Audrey Horne / ’77 / Pet The Preacher
I Know, It’s Only Rock’n’Roll, But I Like It…
(par Dökkalfar)
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Pure Heavy Tour
Moment : 06/12/14.
Lieu : Nouveau Casino (Paris 11ème).
Moment : 06/12/14.
Lieu : Nouveau Casino (Paris 11ème).
Encore
une soirée avec des groupes signés chez Napalm Records ! Décidément, le
label autrichien a le vent en poupe et ses nombreux poulains envahissent les
salles françaises. C’est aussi ma première fois au Nouveau Casino, lieu dont on
m’a dit le plus grand bien. Au programme, du rock bluesy proche du stoner
danois, du rock norvégien aux accents grunges et glam, avec au milieu des
Espagnols bien barrés : de quoi passer apriori une très bonne soirée.
Autant le dire tout de suite, c’est l’affiche que j’attendais le plus en cette
fin d’année 2014, et revoir Audrey Horne
était un moment que j’attendais depuis leur passage au Hellfest en 2013.
J’arrive
assez tôt, ne connaissant pas du tout les lieux, fais la queue (encore peu
importante bien que l’ouverture des portes approchait), et me dirige vers le
merch’ à l’étage pour me fournir en t-shirts des Norvégiens, puis redescends
pour aller retrouver les premiers rangs alors que d’autres photographes ont
déjà pris place.
C’est
donc aux Danois de Bölzer… pardon,
de Pet The Preacher d’ouvrir le bal.
La comparaison avec KzR de la formation
suisse est facile tant Christian Hede Madsen – le (très) charismatique front man
danois – ressemble au hurleur helvète avec sa barbe, ses cheveux longs, ses
nombreux tattoos qu’il exhibera torse nu de la même façon. Mais la comparaison
s’arrêtera là vus les styles radicalement différents offerts par les deux
formations. Formé à la fin des années 2000, le groupe est un trio composé donc de
Christian Hede Madsen à la guitare, de Torben Wæver Pedersen à la basse et de
Christian Von Larsen à la batterie. A leur actif, deux EP’s et deux albums
(dont le 1er sorti uniquement en vinyle) ; et c’est la
signature de l’album "The Cave &
the Sunlight" chez Napalm Records qui leur permettra de se faire véritablement
connaitre. Deux albums et deux EP’s donc de rock très orienté stoner et souvent
bluesy. La voix de Christian est des plus chaleureuses, et fait notamment
penser à celle de Zac Hutton (My Uncle The Wolf), mais aussi parfois
à celle de Scott Stapp (Creed, oui,
j’ose). L’imposant front man danois impressionne par son charisme, mais les
deux autres membres du trio ne sont pas que des faire-valoirs et remplissent
parfaitement leur mission avec le plus grand talent. Si bien que les 6 titres
joués (et d’autres comme moi regretteront que ce soit si peu) passent à une
vitesse folle, et force est d’admettre qu’un titre comme Remains vous envoute littéralement lorsqu’il est joué en live...
Vivement
une nouvelle date, avec davantage de temps de jeu. Pour l’heure, c’est une
autre face du rock’n’roll qui va nous être présentée, bien moins sombre et bien
plus festive, par les 4 Espagnols de ’77.
Set-list Pet
The Preacher :
1) Into a Darker
Night
2) I'm Not Gonna
3) Let Your Dragon Fly
4) Remains
5) Kamikaze Knight
6) What Now
Découverts
totalement par hasard en avril dernier à Lille, lors d’une tournée où les Espagnols
ouvraient pour D-A-D, ’77 avaient fait forte impression par
l’énergie dont ils faisaient preuve, leur bonne humeur générale, et le duo
complètement barré formé par les frères Valeta, accompagné de Raw Rau à la
basse et de Dolphin Riot à la batterie.
Ce
soir, surprise : seuls les frangins Valeta sont présents, et ce sont deux
autres membres – jeunes, très jeunes – qui se chargent de la batterie et de la
basse. Alors oui, les ’77 sont très
influencés par AC/DC (d’ailleurs
leur nom vient de l’année de sortie de l’album "Let There Be Rock"), la voix d’Armand fait souvent penser à
celle de Bon Scott, LG prend parfois les mêmes poses qu’Angus Young ; les
titres des morceaux pourraient se trouver sur les albums des légendaires Australiens,
et on pourra leur faire encore des tas de reproches sur les similitudes avec
leurs aînés (comme on a pu le faire avec Airbourne).
Mais soit on s’arrête à ça – et à ce moment-là on sortira le même discours pour
tous les groupes influencés par Black Sabbath, Led Zep’ ou plus récemment Metallica
– soit on essaie d’apprécier la leçon de rock’n’roll offerte par les Barcelonais.
Car oui, ils en font des tonnes, oui ça manque parfois (souvent ?) de
subtilité et oui ils n’inventent rien (ils n’ont d’ailleurs jamais prétendu le contraire).
Mais ils déploient une telle énergie, se donnent tellement de mal, à l’image
d’un LG virevoltant, qui comme à Lille
(et partout je suppose) n’hésitera pas à descendre dans la fosse jusqu’à aller
jouer sur le comptoir du bar. Pas toujours justes, ils sont néanmoins ultra
généreux et parviennent totalement à faire adhérer un public venu s’amuser et
qui avait bien besoin de légèreté après la lourdeur offerte par Pet The Preacher. Et c’est à travers
pas moins de 9 titres que le combo battra le record du nombre de fois où
l’expression « rock’n’roll » est prononcée. On ne leur demande pas
d’êtres ultra précis, inventifs et subtiles, mais peu de groupes actuels
peuvent se vanter de faire du rock avec autant de bonne humeur et de sincérité
(et je me mets à parler comme Nikos si je veux !). Mission plus que
réussie messieurs, de quoi bien nous donner la pêche en attendant la venue d’Audrey Horne.
Set-list ‘77 :
1) We're '77
(Promised Land)
2) High Decibels
3) Maximum Rock
and Roll
4) Down and
Dirty
5) Things You
Can't Talk About
6) Less Talk
(Let's Rock)
7) Stay Away
From Water
8) Your Game's
Over
9) Big Smoker
Pig
Qui
aurait prédit il y a encore deux ans que les Norvégiens d’Audrey Horne feraient une tournée en tête d’affiche si
rapidement ? Longtemps considéré simplement comme le side-projet d’Arve Isdal
(Enslaved), et trop souvent comparé
à Alice in Chains, le groupe a su
exploser en Europe et dans le monde à la sortie de l’album "Youngblood" (le passage d’un jeune
label norvégien comme Indie Recordings à la grosse machine qu’est Napalm
Records n’est sans doute pas étranger à la montée de leur succès). En France,
c’est leur très remarquée prestation sur une des Main Stages du Hellfest en
2013, qui leur à permis de se forger un public, voire une véritable fan-base. Audrey Horne c’est quoi/qui, en plus du
sulfureux personnage de Twin Peaks :
c’est un quintette emmené par Torkjell "Toschie" Rød, le duo de
guitaristes Arve Isdal (Ice Dale pour les intimes) et Thomas Tofthagen, de
Kjetil Greve à la batterie et enfin d’Espen Lien, bassiste qui les a rejoint en
2012. Ces sympathiques Norvégiens possèdent à leur actif 5 albums sortis entre
2005 et 2014, et je ne vais pas vous mentir, j’ai une véritable passion pour ce
groupe, et ce depuis l’album "Le Fol",
sorti en 2007, qui contenait des titres sublimes comme Last Call ou The Afterglow.
Et même si j’ai une vraie préférence pour les 3 albums sortis chez Indie
Recordings, je ne cracherai pour rien au monde sur leurs deux contemporains que
sont "Youngblood" et "Pure Heavy". Enfin bref, fini de
parler de moi, les Norvégiens entrent en scène sur le thème totalement décalé
du Muppet Show, histoire d’afficher
immédiatement la couleur de cette heure et demie prochaine de pur rock’n’roll,
une set-list composée presque uniquement de morceaux de "Pure Heavy" et "Youngblood",
le nostalgique de la 1ère heure que je suis se contentera d’un Blaze of Ashes en fin de set.
Mais
plus que des chansons, c’est une attitude que l’on vient voir lorsqu’on choisit
d’assister à un concert d’Audrey Horne.
Toschie, décidément très en forme, n’a arrête pas de bouger, avec une attitude
proche d’un Julio Iglesias sous amphétamines, n’hésitant pas à s’adresser
personnellement à plusieurs de ces dames du public avec une attitude des plus
séductrices ; jusqu’à faire monter l’une d’elles sur scène pour chanter et
danser avec lui, et ce devant les yeux de son mec visiblement ravi. Puis, en
plus de prendre la pose régulièrement pour nos amis photographes, il n’hésitera
pas à descendre dans le public, histoire de partager sa bière avec lui. Mais le
groupe ne se résume heureusement pas qu’à Toschie, Thomas et Arve enchaînent
les rallyes sur leur six cordes respectives avec une immense complicité, et
même si ce dernier est plus extraverti que Thomas (il suffit de se rappeler les poses de guitar-hero qu’il n’hésite
pas à prendre), le duo fonctionne merveilleusement bien, sans oublier Aspen –
qu’on verrait facilement chez les Dropkick
Murphys – apportera son humour jusqu’à pousser la chansonnette et faire
participer le public. De mémoire, j’ai rarement vu des musiciens s’amuser
autant entre eux sur scène, et le public ne s’y trompe pas vu qu’il semble
adhérer totalement à cette leçon de coolitude, venu en masse ce soir pour
applaudir le combo originaire de Bergen.
Set-list Audrey
Horne :
Thème du Muppet
Show
1) Wolf in my Heart
2) Holy Roller
3) Youngblood
4) There Goes a Lady
5) Volcano Girl
6) Out of the City
7) Tales from the Crypt + solo de batterie
8) Pretty Little Sunshine
9) Into the Wild
10) Show and Tell
11) Blaze of Ashes
12) Straight into your Grave
Encore :
13) Redemption Blues
14) Waiting for the Night
15) This Ends Here
Avec un
peu de recul, je me rends compte que les trois groupes présents ce soir ont
tout compris de ce que recherche la majorité du public lorsqu’il vient à un
concert, à savoir une valeur ajoutée par rapport au simple son d’un album. Si
c’est juste pour voir des musiciens réciter leurs compos de façon statique, ça
n’est pas très intéressant (et encore plus si ces compos sont super
dynamiques). Par contre, si les groupes sont capables de produire un véritable
show, dans lequel ils peuvent se sentir impliqués, le pari est plus que gagné.
Je pense que c’est pleinement le cas ce soir vu l’enthousiasme suscité par les
trois combos que l’on a eu l’occasion d’écouter.
Décembre
2014
Rédigé
par Dökkalfar.
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