mercredi 11 février 2015

Audrey Horne / ’77 / Pet The Preacher - Live Paris 2014



Audrey Horne / ’77 / Pet The Preacher

I Know, It’s Only Rock’n’Roll, But I Like It…

(par Dökkalfar)




Pure Heavy Tour
Moment : 06/12/14.
Lieu : Nouveau Casino (Paris 11ème).


Audrey Horne / ’77 / Pet The Preacher @ Nouveau Casino, Paris 06/12/2014


Encore une soirée avec des groupes signés chez Napalm Records ! Décidément, le label autrichien a le vent en poupe et ses nombreux poulains envahissent les salles françaises. C’est aussi ma première fois au Nouveau Casino, lieu dont on m’a dit le plus grand bien. Au programme, du rock bluesy proche du stoner danois, du rock norvégien aux accents grunges et glam, avec au milieu des Espagnols bien barrés : de quoi passer apriori une très bonne soirée. Autant le dire tout de suite, c’est l’affiche que j’attendais le plus en cette fin d’année 2014, et revoir Audrey Horne était un moment que j’attendais depuis leur passage au Hellfest en 2013.

J’arrive assez tôt, ne connaissant pas du tout les lieux, fais la queue (encore peu importante bien que l’ouverture des portes approchait), et me dirige vers le merch’ à l’étage pour me fournir en t-shirts des Norvégiens, puis redescends pour aller retrouver les premiers rangs alors que d’autres photographes ont déjà pris place.



Pet The Preacher_logo

Pet The Preacher

C’est donc aux Danois de Bölzer… pardon, de Pet The Preacher d’ouvrir le bal. La comparaison avec KzR de la formation suisse est facile tant Christian Hede Madsen – le (très) charismatique front man danois – ressemble au hurleur helvète avec sa barbe, ses cheveux longs, ses nombreux tattoos qu’il exhibera torse nu de la même façon. Mais la comparaison s’arrêtera là vus les styles radicalement différents offerts par les deux formations. Formé à la fin des années 2000, le groupe est un trio composé donc de Christian Hede Madsen à la guitare, de Torben Wæver Pedersen à la basse et de Christian Von Larsen à la batterie. A leur actif, deux EP’s et deux albums (dont le 1er sorti uniquement en vinyle) ; et c’est la signature de l’album "The Cave & the Sunlight" chez Napalm Records qui leur permettra de se faire véritablement connaitre. Deux albums et deux EP’s donc de rock très orienté stoner et souvent bluesy. La voix de Christian est des plus chaleureuses, et fait notamment penser à celle de Zac Hutton (My Uncle The Wolf), mais aussi parfois à celle de Scott Stapp (Creed, oui, j’ose). L’imposant front man danois impressionne par son charisme, mais les deux autres membres du trio ne sont pas que des faire-valoirs et remplissent parfaitement leur mission avec le plus grand talent. Si bien que les 6 titres joués (et d’autres comme moi regretteront que ce soit si peu) passent à une vitesse folle, et force est d’admettre qu’un titre comme Remains vous envoute littéralement lorsqu’il est joué en live...


Pet The Preacher
Pet The Preacher

Vivement une nouvelle date, avec davantage de temps de jeu. Pour l’heure, c’est une autre face du rock’n’roll qui va nous être présentée, bien moins sombre et bien plus festive, par les 4 Espagnols de ’77.


Pet The Preacher


Set-list Pet The Preacher :

1) Into a Darker Night
    2) I'm Not Gonna
   3) Let Your Dragon Fly
    4) Remains
    5) Kamikaze Knight
    6) What Now





'77_logo

’77

Découverts totalement par hasard en avril dernier à Lille, lors d’une tournée où les Espagnols ouvraient pour D-A-D, ’77 avaient fait forte impression par l’énergie dont ils faisaient preuve, leur bonne humeur générale, et le duo complètement barré formé par les frères Valeta, accompagné de Raw Rau à la basse et de Dolphin Riot à la batterie.


’77
’77

Ce soir, surprise : seuls les frangins Valeta sont présents, et ce sont deux autres membres – jeunes, très jeunes – qui se chargent de la batterie et de la basse. Alors oui, les ’77 sont très influencés par AC/DC (d’ailleurs leur nom vient de l’année de sortie de l’album "Let There Be Rock"), la voix d’Armand fait souvent penser à celle de Bon Scott, LG prend parfois les mêmes poses qu’Angus Young ; les titres des morceaux pourraient se trouver sur les albums des légendaires Australiens, et on pourra leur faire encore des tas de reproches sur les similitudes avec leurs aînés (comme on a pu le faire avec Airbourne). Mais soit on s’arrête à ça – et à ce moment-là on sortira le même discours pour tous les groupes influencés par Black Sabbath, Led Zep’ ou plus récemment Metallica – soit on essaie d’apprécier la leçon de rock’n’roll offerte par les Barcelonais. Car oui, ils en font des tonnes, oui ça manque parfois (souvent ?) de subtilité et oui ils n’inventent rien (ils n’ont d’ailleurs jamais prétendu le contraire). Mais ils déploient une telle énergie, se donnent tellement de mal, à l’image d’un LG virevoltant, qui comme à Lille (et partout je suppose) n’hésitera pas à descendre dans la fosse jusqu’à aller jouer sur le comptoir du bar. Pas toujours justes, ils sont néanmoins ultra généreux et parviennent totalement à faire adhérer un public venu s’amuser et qui avait bien besoin de légèreté après la lourdeur offerte par Pet The Preacher. Et c’est à travers pas moins de 9 titres que le combo battra le record du nombre de fois où l’expression « rock’n’roll » est prononcée. On ne leur demande pas d’êtres ultra précis, inventifs et subtiles, mais peu de groupes actuels peuvent se vanter de faire du rock avec autant de bonne humeur et de sincérité (et je me mets à parler comme Nikos si je veux !). Mission plus que réussie messieurs, de quoi bien nous donner la pêche en attendant la venue d’Audrey Horne.


’77



Set-list ‘77 :

1) We're '77 (Promised Land)
2) High Decibels
3) Maximum Rock and Roll
4) Down and Dirty
5) Things You Can't Talk About
6) Less Talk (Let's Rock)
7) Stay Away From Water
8) Your Game's Over
9) Big Smoker Pig





Audrey Horne_logo

Audrey Horne

Qui aurait prédit il y a encore deux ans que les Norvégiens d’Audrey Horne feraient une tournée en tête d’affiche si rapidement ? Longtemps considéré simplement comme le side-projet d’Arve Isdal (Enslaved), et trop souvent comparé à Alice in Chains, le groupe a su exploser en Europe et dans le monde à la sortie de l’album "Youngblood" (le passage d’un jeune label norvégien comme Indie Recordings à la grosse machine qu’est Napalm Records n’est sans doute pas étranger à la montée de leur succès). En France, c’est leur très remarquée prestation sur une des Main Stages du Hellfest en 2013, qui leur à permis de se forger un public, voire une véritable fan-base. Audrey Horne c’est quoi/qui, en plus du sulfureux personnage de Twin Peaks : c’est un quintette emmené par Torkjell "Toschie" Rød, le duo de guitaristes Arve Isdal (Ice Dale pour les intimes) et Thomas Tofthagen, de Kjetil Greve à la batterie et enfin d’Espen Lien, bassiste qui les a rejoint en 2012. Ces sympathiques Norvégiens possèdent à leur actif 5 albums sortis entre 2005 et 2014, et je ne vais pas vous mentir, j’ai une véritable passion pour ce groupe, et ce depuis l’album "Le Fol", sorti en 2007, qui contenait des titres sublimes comme Last Call ou The Afterglow. Et même si j’ai une vraie préférence pour les 3 albums sortis chez Indie Recordings, je ne cracherai pour rien au monde sur leurs deux contemporains que sont "Youngblood" et "Pure Heavy". Enfin bref, fini de parler de moi, les Norvégiens entrent en scène sur le thème totalement décalé du Muppet Show, histoire d’afficher immédiatement la couleur de cette heure et demie prochaine de pur rock’n’roll, une set-list composée presque uniquement de morceaux de "Pure Heavy" et "Youngblood", le nostalgique de la 1ère heure que je suis se contentera d’un Blaze of Ashes en fin de set.


Audrey Horne
Audrey Horne
Audrey Horne

Mais plus que des chansons, c’est une attitude que l’on vient voir lorsqu’on choisit d’assister à un concert d’Audrey Horne. Toschie, décidément très en forme, n’a arrête pas de bouger, avec une attitude proche d’un Julio Iglesias sous amphétamines, n’hésitant pas à s’adresser personnellement à plusieurs de ces dames du public avec une attitude des plus séductrices ; jusqu’à faire monter l’une d’elles sur scène pour chanter et danser avec lui, et ce devant les yeux de son mec visiblement ravi. Puis, en plus de prendre la pose régulièrement pour nos amis photographes, il n’hésitera pas à descendre dans le public, histoire de partager sa bière avec lui. Mais le groupe ne se résume heureusement pas qu’à Toschie, Thomas et Arve enchaînent les rallyes sur leur six cordes respectives avec une immense complicité, et même si ce dernier est plus extraverti que Thomas (il suffit de se rappeler les poses de guitar-hero qu’il n’hésite pas à prendre), le duo fonctionne merveilleusement bien, sans oublier Aspen – qu’on verrait facilement chez les Dropkick Murphys – apportera son humour jusqu’à pousser la chansonnette et faire participer le public. De mémoire, j’ai rarement vu des musiciens s’amuser autant entre eux sur scène, et le public ne s’y trompe pas vu qu’il semble adhérer totalement à cette leçon de coolitude, venu en masse ce soir pour applaudir le combo originaire de Bergen.


Audrey Horne
Audrey Horne
Audrey Horne



Set-list Audrey Horne :

Thème du Muppet Show
1) Wolf in my Heart
2) Holy Roller
3) Youngblood
4) There Goes a Lady
5) Volcano Girl
6) Out of the City
7) Tales from the Crypt + solo de batterie
8) Pretty Little Sunshine
9) Into the Wild
10) Show and Tell
11) Blaze of Ashes
12) Straight into your Grave

Encore :
13) Redemption Blues
14) Waiting for the Night
15) This Ends Here


Avec un peu de recul, je me rends compte que les trois groupes présents ce soir ont tout compris de ce que recherche la majorité du public lorsqu’il vient à un concert, à savoir une valeur ajoutée par rapport au simple son d’un album. Si c’est juste pour voir des musiciens réciter leurs compos de façon statique, ça n’est pas très intéressant (et encore plus si ces compos sont super dynamiques). Par contre, si les groupes sont capables de produire un véritable show, dans lequel ils peuvent se sentir impliqués, le pari est plus que gagné. Je pense que c’est pleinement le cas ce soir vu l’enthousiasme suscité par les trois combos que l’on a eu l’occasion d’écouter.

Décembre 2014
Rédigé par Dökkalfar.



Audrey Horne / ’77 / Pet The Preacher @ Nouveau Casino, Paris 06/12/2014

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