(Par Inquisitor)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
14 août 2015 | LP | Kaotoxin Records | Brutal death technique | France |
Track-list :
1) Intro
2) Encounter with the Doppelgänger
3) Body Cell
4) Helter Skelter
5) Æra Dementiæ
6) Paranoid Visions (pt. 2)
7) The Other Me
8) God ov Fire
9) Voices
10) Insania Lupina
|
Line-up de l'album :
Gordon Huillery : Guitare. Melmoth The Wanderer : Chant. Alaric Déléris : Basse et chant additionnel. Hugo Mermet-Bouvier : Guitare principale. Vincent Labelle : Batterie. |
Membres additionnels :
Nicolas Alberny (Gorod) : Guitare (second solo sur Insania Lupina). |
Je dois
bien avouer qu'avant de commencer la chronique, j'avais un peu peur pour les
petits gars d'Antropofago. Sans
douter de leur talent ni sans remettre en cause leur travail, je savais qu'à la
même période le nouveau Kronos allait
apparaître sur Internet et – pour en avoir entendu parler – je me doutais qu'il
capterait l'attention d'une bonne partie des amateurs de musique qui tabasse.
Et je n'ai pas eu tort : les liens vers l'écoute intégrale fleurissent.
Mais je
suis ici pour parler de "Æra Dementiæ", et pas d'autre chose.
Excellent point pour les sudistes d'Antropofago :
il y a de quoi se faire une place sur la scène Death Metal française, et ce
quand bien même les pointures de Kronos
remettent le couvert. "Æra Dementiæ" est le second album de la
formation montpelliéraine, qui contient par ailleurs en guests des membres d’Insain, Nephren-ka et Savage
Annihilation. Que du beau monde en perspective, et on peut dire que Gordon,
le « papa » du groupe, a remarquablement bien travaillé. Le premier
album, "Beyond Phobia", était d'une qualité indéniable et
laissait présager le meilleur pour la suite. Alors, qu'en est-il ?
On ne répète jamais assez qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture : sans être hideux, l'artwork n'est selon moi pas un atout pour l'album. Mais n'ayez pas peur, ouvrez l'écrin qui révèle la pierre précieuse car ce qui nous intéresse est bien sûr le contenu du disque. Et là, messieurs-dames, je pense que la plupart des fans de Brutal Death Metal en auront largement pour leur compte.
L'album
s'ouvre sur une introduction samplée d'une minute, où l'on entend une petite
fille terrifiée, on sent que quelque chose approche. Des cris terribles
résonnent, instaurant une ambiance glaciale ; c'est un peu cliché, mais
pas ridicule pour autant. Et, soudainement, on a droit à une tarte aux
phalanges toute droite sortie du four. En 30 secondes, avec l'alternance de
riffs plus rapides qu'une droite de Tyson et de leads plus tranchants qu'un
scalpel, on comprend où veut nous amener le groupe. Dans une dimension où
règnent la brutalité, la vélocité et la précision. Sans être la meilleure piste
de l'album, Encounter with the Doppelgänger donne le ton.
Là où
ça commence à sérieusement à fracasser les cervicales, c'est à partir du
deuxième titre, Body Cell. Les riffs sont d'une qualité exceptionnelle,
exécutés à la perfection. Et, pour ne rien retirer à cet album, même si les
musiciens sont tous des monstres de technique (ça va vite, très vite...), la
démonstration n'est jamais présente. Tout ce déluge de notes, de palm mutes, de
tapping, tout cela s'insère très bien dans la structure des morceaux. Les
mid-tempos, bien que rares, sont présents et laissent l'occasion à la basse de
groover comme on aime.
À
partir du troisième morceau, Helter Skelter, on sait qu'on a affaire
avec des brutes épaisses. L'enchaînement des deux compositions est remarquable
tant elles vont bien ensemble, mais tout en conservant une identité propre.
C'est également la marque d'une œuvre réussie : chaque morceau possède le
sceau Antropofago, mais les riffs
restent gravés et jamais on n'a l'impression d'avoir déjà entendu ce riff dans
l'album. Sauf...
Sauf
lors du titre éponyme, Æra Dementiæ. C'est bien dommage. Le début en
acoustique n'est pas mauvais, le riff qui suit tient la route, mais rien de
plus. Là est la faiblesse de cet opus, la première moitié de ce morceau. Par la
suite, un tapping épileptique remonte le niveau, mais j'ai été globalement déçu
par ces quasi 6 minutes, qui s'achèvent par un sample extrait du film "Midnight
Express".
Mais
ouf, Paranoid Visions (pt. 2) arrive et nous rappelle que la bande de
Montpellier est là avec ses gros sabots pour nous flinguer le cou. À partir de
là et ce jusqu'à la fin de "Æra Dementiæ", pas la moindre fausse note ne
vient gâcher notre plaisir. Ca frappe vite, fort, et direct là où ça fait du
bien. Encore une fois, c'est impeccable techniquement : mention spéciale
au batteur qui utilise magnifiquement bien le gravity blast. Les leads et les
riffs sont joués mécaniquement, les bonhommes ne sont pas effrayés par les
tempos rapides et vont flirter avec les 300 BPM sans qu'on les sente en
difficulté.
Un
petit mot sur la durée des compositions, qui dépassent rarement 4 minutes et
c'est un réel avantage car on n'a jamais cette désagréable impression de
réchauffé. Lorsque les artistes ont usé un riff, ils le laissent tranquille et
en trouvent un autre, tout aussi bon. Chaque composition (sauf une, si vous
avez bien suivi) est terriblement efficace.
Grand
cru de cet été 2015, ce tout nouveau Antropofago
va très certainement finir dans mon range-CD d'ici peu tant l'ensemble est de
qualité. La production est claire et assez personnelle, avec des guitares qui
rugissent comme on aime et qui développent de très belles harmoniques. Quitte à
râler, on peut trouver que les solos (assez rares, par ailleurs, mais très
bons) sont un peu trop masqués par la rythmique. Les Français plantent leur
drapeau sur la planète Death Metal et deviennent, avec ce "Æra Dementiæ", un
groupe à suivre de près pour ne rater aucune sortie à venir.
Juillet 2015,
Rédigée par Inquisitor.
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