Maleficentia / Normannorum / Creeping Fear / Neptrecus
Epiques instants…
(par Metallic)
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Moment : 27/01/13.
Lieu : Paris Poppins (Paris 20ème).
Lieu : Paris Poppins (Paris 20ème).
Sur
Paris, en termes de concert, c’est souvent une question de choix difficiles à
opérer. Ce soir par exemple, il y a deux concerts à deux endroits
différents : d’un côté une soirée Death Metal au Glazart avec Cannabis Corpse et Genital Grinder entre autre ; et de l’autre côté une soirée
principalement Black Metal au Paris Poppins avec Neptrecus et Maleficentia.
Malheureusement
pour l’un mais heureusement pour l’autre j’ai choisi le concert dans le 20ème
arrondissement, dans le quartier de Belleville, donc au Paris Poppins juste à
côté de la Cantine de Belleville (autre petite salle de Paris).
Le
Paris Poppins est une très petite salle au sous-sol d’un bar et doit accueillir
50 personnes au grand maximum. Elle est plutôt longue mais pas très large. La
scène est évidemment petite et surélevée.
Si je
suis venu ici ce soir c’est parce que ces jours-ci j’ai eu un coup de cœur pour
un groupe de Black Metal français et il est présent justement ce soir en première
partie, c’est Neptrecus.
Je ne
dois vraiment pas les louper mais la RATP m’a donné des frayeurs ce soir.
Bloqué dans la rame du métro un certain temps, j’arrive dans la salle avec du
retard, et Neptrecus a effectivement
commencé depuis 5 minutes.
La
salle étant vite pleine j’ai dû me frayer un chemin pour être devant, un devant
bien vide d’ailleurs mais les débuts de concerts sont toujours timides en début
de soirée. Ecoutant souvent le groupe parisien ces jours-ci, je rentre vite
dans leur set malgré mon retard au moment de l’excellent titre Prélude.
Neptrecus sort son premier album "L’Aube du Déclin" chez Ancestrale Production et Mortis Humanae Productions. Un
album formidable en tous points et chanté uniquement en Français dans la plus pure
tradition. Et le groupe parisien d’après la set-list posée en rebord de scène
va jouer quasiment l’intégralité de cet album. Je crois que je vais être
comblé ! Malgré le fait que les musiciens soient jeunes, ils sont aussi
bons musicalement que techniquement. Toute la fougue et leur passion se
ressentent sur scène jusqu’au public qui n’est pas du tout insensible au charme
de la musique de Neptrecus. Le
groupe joue un Black Metal à la française comme on aimerait en entendre plus
souvent. Il y a du texte, de la mélodie, de la rage, de grandes envolées. Un
Black Metal dont je ne me lasserai jamais.
D’ailleurs
vous pouvez vous rendre compte des qualités du groupe via l’extrait ci-dessous
du titre Auld Alliance et plus
particulièrement du dernier titre que Neptrecus
jouera ce soir, L’aube du déclin.
Je suis
complètement ressorti ravi de leur prestation comme pouvaient l’être les
musiciens du groupe à leur sortie de scène. Je vous conseille vivement
d’écouter ce que Neptrecus fait.
C’est vraiment un groupe de qualité qui sort ici avec "L’aube du déclin" une
pièce maîtresse très prometteuse pour l’avenir du groupe. Pour information
sortait le 31 janvier 2013 cet album en édition limitée à 500 exemplaires donc
dépêchez-vous il n’y en aura pas pour tout le monde !
Set-list Neptrecus :
Intro
1) Prélude
2) L'Éternel
Sablier
3) Fiers
Gaulois
4) Magna
Grecia
5) Au
Royaume de Neustrie
6) 406 :
Les Grandes Invasions
7) Auld
Alliance
8) L'Aube
du Déclin
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Le
deuxième groupe de l’affiche qui va jouer ce soir au Paris Poppins est
également parisien. Mais celui-ci, je ne le connais point et il joue dans un
tout autre style. Il s’agit de Creeping
Fear qui vient de sortir aujourd’hui même et pour l’instant sa nouvelle
démo "Unleashed" en digital.
Dès les
premières notes le ton est donné : un Thrash/Death rapide, simple et
efficace. Et ça fait carrément mouche sur moi et le public. Là aussi les
musiciens sont jeunes mais tout aussi efficaces que ceux de la première partie.
L’apport de deux guitares est un plus et donne davantage d’ampleur à leur
musique. C’est un déluge de sons auxquels je suis confronté et le chanteur/guitariste
n’a pas à rougir tant sa voix est excellente et puissante, que nous entendons
très bien. Certains vocaux sont apportés par l’autre guitariste, ce qui rajoute
de la richesse au titre. Je suis impressionné, c’est sacrément efficace. Les
morceaux ne sont pas très longs mais Creeping
Fear ne nous laisse aucun répit
entre chaque. Il est là pour conquérir le public, le monde. Les Parisiens ont
même de très bonnes références car ils vont jouer ce soir deux reprises, celle
de Death avec le titre Pull the Plug et finiront leur concert
avec Sepultura et le cultissime Troops of Doom, très bien reprit ici. Je
dis chapeau bas Messieurs pour cet excellent concert. Une belle découverte et
un bon défouloir pour ma part.
Set-list Creeping
Fear :
1) Unleashed
2) Carved by
hate
3) Flag still
Burning
4) Pull the Plug
(cover Death)
5) Sons of Destruction
6) Sentence of
Death
7) Troops of
Doom (cover Sepultura)
Continuons
cette soirée avec un groupe que je ne connais pas non plus. Ils sont Normands
et forment le groupe Normannorum.
Nous revenons ici dans un autre style, celui du Black Metal et plus
particulièrement le Pagan. En fait ils ne sont pas tous d’origine normande
puisqu’il y a un Allemand et un Hollandais, mais chacun est foncièrement
attaché à ses racines normandes.
Les
préparatifs vont être un peu difficiles sur scène. En cause, le micro du
chanteur fait interférence et provoque des larsens assez désagréables lorsque
le chanteur approche d’un boîtier électronique. Une fois les précautions prises,
avec humour par les musiciens, Normannorum
nous propose une musique très sérieuse, rythmée, froide et foncièrement pagan.
Le chanteur au tee-shirt de Tsjuder
porte dans ses mains, tout au long du concert, une chaîne avec une croix
renversée. Comme je vous l’ai dit ils sont très attachés à leur Normandie et
ses traditions d’antan et c’est à travers leur musique que Normannorum exprime ce profond attachement.
La
musique n’est pas forcément originale, mais l’attitude du groupe est sincère et
la musique est jouée avec passion, à l’image de chaque musicien présent sur
scène. Je sens beaucoup de rage dans le chant d’Erik. Mais il sait alterner
avec un chant clair qui n’est vraiment pas désagréable. C’est typique dans le
pagan mais quand c’est bien exécuté comme c’est le cas ici, c’est plaisant à
entendre.
Durant
chaque morceau, les musiciens donnent tout, comme par exemple le bassiste
survolté. En effet, Benoît matraque de sa main droite sa basse avec force et
rythme endiablé. Il est rare d’entendre une basse aussi bien lors d’un concert.
Chaque musicien a une attitude différente pour s’exprimer sur scène. Ceux qui
bougent le moins ne sont pas ceux qui en font le moins. Au contraire, devant
moi Damien le guitariste est très concentré et appliqué dans ce qu’il fait. Le
batteur est bien caché au fond de la scène derrière ses caisses même si je ne
peux que l’entr’apercevoir… de temps en temps, je n’ai pas besoin d’en voir davantage
le son se suffisant à lui-même pour me dire qu’il est un excellent batteur.
Les
morceaux joués ce soir tels que Sacrifier
les faibles sont issus de la démo "Échos de Jumièges" qui a
été gravée ce jour même pour l’occasion. Le nom de la démo fait référence à
l'Abbaye Saint-Pierre de Jumièges, fondée par Saint Philibert (617-684). Ce
monastère carolingien fut incendié puis pillé par les Vikings en 841. Vous
pouvez écouter ce titre sur SoundCloud ainsi que le teaser de la démo. Si vous
souhaitez les soutenir, n’hésitez pas à les contacter via Facebook, vous ne
serez pas déçus je pense.
Un très
beau concert pour un groupe prometteur. Il y a encore du travail à effectuer,
notamment par rapport à leur présence scénique qui, je pense va s’acquérir au
fil des concerts, mais ils sont sur la bonne voie.
Set-list
Normannorum :
1) Lune Sauvage Hivernale
2) Berserkgang
3) Jumièges... et nous vînmes
4) Sacrifier les faibles
5) Corbeaux sur Oscellus
Arrive
enfin le grand moment de la soirée que j’attendais le plus avec Neptrecus, c’est Maleficentia. C’est le grand retour du groupe de région parisienne.
Son dernier album "Revelation
from the Ancestral Whisper" date
de 2008 et le 4ème dont le nom n’est pas encore connu va être très
prochainement enregistré car sa composition est terminée. Vue la qualité des
trois premiers albums je ne peux m’attendre qu’à du grand art, du grand Black
Metal symphonique. Car il s’agit bien de ce style de musique que nous allons
entendre ce soir. Il n’y a pas de claviers sur scène, et il sera remplacé par
des samples que le manager du groupe Dav va soigneusement surveiller comme la
prunelle de ses yeux. Tout le monde est en place, le concert peut enfin
démarrer !
Les
corbeaux guettent et se délectent d’avance des morts tombés au combat pendant
ce déluge d’épées qui s’entrechoquent pour percer la chair et faire
souffrir : oui c’est bien le sample annonciateur du titre Under the Banner of Suffering, nom
éponyme du deuxième album. Le ton est donné, et nous allons souffrir de plaisir
après tel flot de riffs rapides et puissants. Le Black Metal symphonique de Maleficentia en impose vraiment. Le
groupe enchaînera avec Through the Mirror
of the Flesh du fameux troisième album "Revelation from the Ancestral Whisper" dont
le rythme augmente encore d’un cran. Daevhorn est vraiment déchaîné et investit le devant de la scène. Aragoth
est beaucoup plus statique et réservé mais néanmoins efficace. Et le batteur Molkhor,
quelle frappe il a ! Il est impressionnant ! J’avais déjà aimé son
travail chez Garwall. Le bassiste Arkorn
– membre tout comme Daevhorn du groupe Ave Tenebrae – est également très bon.
La qualité est vraiment au rendez-vous et ce à tout point de vue.
Ça joue
très vite. L’exécution de chaque note est frénétique, on n’en perdrait pied au
point de tomber dans l’hystérie. La proximité avec la scène augmente pour
celles et ceux qui sont devant, comme moi, la puissance de leur musique. Nous
subissons les nombreux assauts de l’armée des ombres.
Maleficentia nous
offre ce soir la chance d’écouter un nouveau titre, Let the Vulture Sings my Empire. Celui-ci s’avère épique et varié.
Il y a des moments plus calmes, plus rapides mais toujours sur un fond de
superbes symphonies. Si le reste du nouvel album est ainsi, nous risquons
d’avoir un nouveau classique du groupe.
Et nous
revoilà avec un morceau tiré du troisième album ; il s’agit de l’excellent
A Forgotten Sanctuary. Le rythme est
plus que soutenu, implacable. Le tempo marque physiquement, surtout quand on
est dans une si petite salle avec si peu de place et qu’on est en plein orgasme
auditif. Si je comprends bien le groupe fait la part belle au dernier album en
date "Revelation from the Ancestral Whisper" et je
ne vais pas me plaindre, sincèrement. Les superbes mélodies et envolées d’In the Shadow of the Labarum me font un
peu plus rentrer en trance, superbe morceau !
Revenons
au deuxième album avec le titre Maleficentia
qui passe comme une lettre à la poste et s’ensuit le très efficace Revelation from the Ancestral Whisper. Les
musiciens continuent à tout donner, ils ont chaud et on ne peut pas dire qu’ils
ne vivent pas leur musique. Superbement symphonique et exaltant. Que dis-je, un
délice ! J’arrive aux bouts de mes forces, je ne sais pas comment je tiens
encore, surtout que je prends également des photos comme je peux.
Maleficientia nous
délivre un dernier assaut avec un nouveau titre encore une fois et cette
fois-ci, c’est le titre Toward the
Crimson Ruins. Celui-ci laisse présager du meilleur pour l’avenir.
Malgré
la fatigue, j’aurai voulu que ce concert ne s’arrête jamais. Mais tout a une
fin. Je n’ai qu’une chose à dire, un vrai plaisir !
Allez
encore une autre, vivement le nouvel album !
Set-list Maleficentia :
1) Under the
Banner of Suffering
2) Trough the
Mirror of the Flesh
3) Let the
Vulture Sings my Empire
4) A Forgotten
Sanctuary
5) In the Shadow
of the Labarum
6) Maleficentia
7) Revelation from
the Ancestral Whisper
8) Toward the
Crimson Ruins
En
résumé, 4 groupes de qualité et une salle pas terrible avec un patron pas
sympa. Il n’y a pas besoin d’aller dans de grosses salles pour voir
d’excellents groupes, de surcroît français. Un tel niveau technique et qualitatif fait plaisir à voir et entendre en tout cas. Mention spéciale pour
deux groupes : Neptrecus
récemment découvert et dont l’avenir leur est tout tracé, et surtout Maleficentia qui est une valeur
sûre ; nous attendons seulement qu’ils enfoncent un peu plus le clou avec
leur statut de patron du Black Metal symphonique en France. Je ne regrette donc
pas d’avoir choisi cette affiche ce soir plutôt qu’une autre.
Février
2013/Juin 2015,
Rédigé
par Metallic.
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