(Par Inquisitor)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
8 juillet 2015 (digital); novembre 2015 (CD) |
EP | Autoproduction/ Trendkill Recordings (version CD) |
Metal prog/ expérimental instrumental |
France (Marseille) |
Track-list :
1) Majestic Waves
2) Strange Society
3) Natural Kingdom
4) Melancolia
|
Line-up de l'EP :
Cédric Desami : Guitare. Nicolas Micallef : Guitare. Thibault Gascon : Basse. Edouard Poux : Batterie. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Dehuman, Gruesome, Skinless, Antropofago... Le
Death, c'est sympa, mais j'avais envie de changer un peu de style et de proposer
quelque chose de plus léger. Alors, quand on m'a offert l'opportunité de
chroniquer une production de mon choix, j'ai immédiatement pensé à une
formation récente mais pleine de talent : Skeleton King. Quator de metal prog/expérimental venu tout droit du
Midi (découvert un peu par hasard car le bassiste est un ancien camarade de
classe), j'ai rarement été conquis aussi rapidement par un EP de prog.
Habituellement, plusieurs écoutes sont nécessaires avant de pouvoir juger (ou
non) de la qualité d'un album, et c'est d'autant plus vrai pour ce style plus
fin, et qui demande une attention plus soutenue lors de l'écoute. Et aussi,
bien sûr, plus d'écoutes, certains joyaux ne révélant leurs trésors qu'après
plusieurs passages dans la platine.
Un vrai coup de cœur donc, et ce dès l'écoute du
premier titre Majestic Waves qui était disponible sur le Bandcamp du groupe. L'intro
déploie déjà une ambiance mystérieuse, aérienne. Puis le morceau se développe,
les guitares se font plus présentes, développant des mélodies soutenues par des
claviers cosmiques mais résolument modernes. La structure du morceau est tout à
fait remarquable puisque les instruments s'égarent chacun dans une phrase
mélodique qui leur est propre avant de de se rejoindre sur un refrain plein de
promesses, de beaux jours d'été. La musique de Skeleton King prend aux tripes tant elle raconte des choses sans un
mot.
Le second morceau, Strange Society, est
quant à lui bien plus inquiétant que le précédent. Les mélodies se font moins
rassurantes et plus saccadées. Les claviers prennent une place plus importante
et ce n'est pas pour déplaire, les sonorités industrielles s'imposent avant de
se retirer subtilement. Le jeu guitares/claviers ne s'arrête jamais,
s'exprimant tour à tour. Le tout est agrémenté de quelques samples électro
trouvant parfaitement leur place dans les compositions de Skeleton King.
L'atmosphère rassurante et chaleureuse de Majestic
Waves est aux oubliettes, un maelstrom de notes nous attire dans quelque
chose de sombre, un monde peuplé de machines où le ciel est noir de charbon.
Moins sympathique mais tout aussi jouissif, ce second titre prouve que les gars
de Skeleton King sont à l'aise sur
plusieurs terrains. Mais attendez la suite.
Avec le titre éponyme, on peut encore une fois
profiter du combo guitares/claviers électro fonctionnant à merveille. Et on
prend aussi pleinement conscience de l'importance de la ligne rythmique, et du
boulot effectué par Edouard et Thibault, respectivement à la batterie et à la
basse. Les fûts et les cymbales structurent le morceau et subliment l'espace
acoustique sans jamais détourner l'attention des guitares. Et la basse, en plus
de soutenir la batterie et de renforcer l'assise rythmique des morceaux,
n'hésite pas à groover derrière tout le monde en suivant les samples ou en
balançant une mélodie tout à fait différente. Et ça marche. C'est beau. On ne
peut plus parler d'une « intelligence des compositions », mais de
génie. Les musiciens font tous preuve d'une maîtrise exemplaire, et les
morceaux sont faits de manière à ce que chaque instrument soit mis en avant,
mais jamais en tombant dans l'écueil de la démonstration technique. Pas une
seule fois.
Hélas, l'EP finit par s'achever, avec Melancolia
qui est – je vous le donne en mille – encore une réussite presque écœurante. Le
morceau porte bien son nom : l'atmosphère y est mélancolique, pleine de
souvenirs qui sont autant de photographies d'une lointaine époque où tout
allait bien. Les mots ne suffisent pas pour décrire la finesse de la narration
musicale : les harmonies s'entremêlent, s'unissent, puis se séparent. On a
droit à de superbes claviers vintage pour accompagner les cordes, et tout va si
bien ensemble qu'on croirait à un conte de fées. Et, "Natural Kingdom", c'est justement ça.
Un conte de fées d'une vingtaine de minutes
capable de vous emmener loin, très loin. Tout est à sa place, tout est mesuré,
tout est léger et pertinent. "Natural
Kingdom" est typiquement l'exemple de l'expérience musicale à
vivre, l'écrit ne rend pas justice à la subtilité et à la profondeur d'une
telle œuvre. Chaque petite seconde de la musique de Skeleton King vous attire plus haut, dans les étoiles, vous isolant
de vos simples préoccupations terrestres.
Et, enfin pour enfoncer le clou, "Natural
Kingdom" est parmi les
plus belles choses que j'ai pu entendre en termes de production. Chaque
instrument sonne avec un naturel inouï. On a l'impression d'écouter un
rêve : le mix est céleste, d'une largeur incroyable et colle véritablement
à la musique de Skeleton King. Oui,
le fond est déjà d'une qualité exemplaire, mais quand la forme est
irréprochable également... Quelques mots
par ailleurs sur l'artwork de l'EP, très réussi, et qui met bien en image la
musique proposée par le groupe : organique, brillante et majestueuse. Un
travail réalisé par Elusive
Daeva Artworx, dont c'est, apparemment, la première création.
Je vais me répéter, mais j'insiste : courez
écouter cet EP magistral. Passer à côté serait une grossière erreur. Même si le
prog n'est pas votre tasse de thé, je vous assure que vous avez tout à gagner
en laissant une chance à Skeleton King.
Octobre 2015,
Rédigée par Inquisitor.
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