(Par Inquisitor)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
25 septembre 2015 | LP | Agonia Records | Black Metal | France |
Track-list :
1) Et in
pulverem mortis deduxisti me
2) Par le jugement causé par ses poisons
3) La terre ne cessera de se consumer
4) Regarde tes cadavres car il ne te permettra pas qu'on les enterre
5) Une place parmi les morts
6) Voilà l'homme qui ne te prenait pas comme seigneur
7) Il est trop tard pour rendre gloire. Ainsi la lumière sera changée en
ombre de la mort
8) Plus aucun membre ne sera rendu
|
Line-up de l'album :
INVRI : Guitares, voix. BST : Basse. Blastum : Batterie. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Regarde les Hommes Tomber, Déluge, The Great Old Ones, Temple
of Baal, Glaciation, Aosoth, Deathspell Omega... Depuis
quelques années maintenant, la scène BM française n'a pas à baisser les yeux
devant quiconque, bien au contraire. Riche de nombreux groupes extrêmement
talentueux et aux influences variées, le Black français est plus vigoureux que
jamais et ne semble pas le moins du monde en perte de vitesse.
Aujourd'hui,
je vous présente le premier album de VI, side-project des petits gars d’Aosoth, dont le cinquième album ne va
pas tarder à sortir (peut-être sera-t-il déjà sorti au moment où vous lirez ces
lignes ?). Après un EP très remarqué (l'excellent "De Praestigiis
Daemonum"), nos
Frenchies reviennent cette fois-ci chez Agonia
Records pour nous présenter un disque très anticipé. L'attente fut longue
mais justifiée, de long en large et en travers.
En
guise d'introduction, nous avons droit à de très beaux chœurs avec quelques larsens
dans Et in pulverem mortis deduxisti me. Et, sans crier gare, le premier
vrai morceau de l'album nous arrive droit dans les gencives : Par le
jugement causé par ses poisons. Constat immédiat : la prod' est tout
bonnement excellente. L’album a été enregistré, mixé et masterisé au BST Studio. Fait rare, la
basse est nettement audible et cela apporte un vrai plus aux compositions de
VI. Les guitares se font grinçantes, bien crades. La batterie implacable,
pas trop en avant. Et le chant, enfin, écorché à souhait et totalement
maîtrisé. Enfin bref.
Dès les
premières minutes, VI, accroche l'auditeur à l'aide d'une alternance de
riffs violents et de mid-tempos beaux à faire chialer. "De Praestigiis Angelorum"
est un disque remarquable par la facilité avec laquelle il se permet de changer
d'ambiance : les harmonies malsaines typées BM orthodoxe côtoient les
envolées épiques propres à la scène scandinave. Accords ouverts, tremolos
furieux, dissonances, on nage en terrain connu, certes ; mais le tout est
effectué avec efficacité. VI prend le temps d'installer un riff, laisse
les instruments développer quelque chose avant de détruire l'édifice musical
avec une brutale accélération et l'intervention de la voix d’INVRI.
Le
groupe est irréprochable du point de vue de l'efficacité, aucun doute
là-dessus. Ce qu'on peut reprocher à VI, c'est de ne pas prendre trop de
risques. Ah, excusez-moi : j'ai parlé un peu vite. Au beau milieu de Regarde
tes cadavres car il ne te permettra pas qu'on les enterre, un passage
symphonique macabre interrompt la litanie, avant que la chanson ne reparte sur
les chapeaux de roue pour 90 secondes. Bien joué, franchement.
Non, le
véritable écueil de ce "De Praestigiis Angelorum" est une
certaine forme de redondance dans la structure des morceaux qui, même s'ils
sont tous de qualité, forment un ensemble auquel il est difficile de prêter
attention pour l'intégralité de l'album. Bien sûr, on trouve quelques surprises
comme le passage susmentionné dans Regarde tes cadavres car il ne te
permettra pas qu'on les enterre, ou le solo de Il est trop tard pour
rendre gloire. Ainsi la lumière sera changée en ombre de la mort (au
passage merci pour les titres à rallonge, pas pratique pour écrire la
chronique), mais globalement il s'agît d'une œuvre à mon sens trop homogène,
qui manque d'un petit grain de folie pour garder la petite flamme allumée.
Malgré
cela, on admire la justesse des atmosphères et la beauté de la musique. Pour un
premier essai, VI fait preuve d'une maturité impressionnante, même pour
des gars rompus à l'art du Black Metal. Les types ne faisant pas les choses à
moitié, "De Praetigiis Angelorum" se pare d'un très bel
artwork, créé par Alexander L. Brown
(Bad News Brown). On pourra dire ce qu'on veut, les pochettes de BM, c'est
quand même bien au-dessus de tout ce qu'on peut voir dans le metal, tout comme VI
est au-dessus de la masse grouillante de formations officiant dans le style.
L'album
étant en écoute intégrale sur le site du label, vous auriez tort de vous en
priver. VI propose ici un disque de haute volée. Un groupe sur lequel il
faudra garder un œil, car ils ne sont pas à l'abri de sortir un chef d'œuvre
dans les années à venir.
Octobre 2015,
Rédigée par Inquisitor.
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