Dreams of Future Past…
(par Bloodhound)
(par Bloodhound)
Il y a bien longtemps, dans une autre
galaxie au nord de la France, un jeune groupe suivant les « traces » de
Carcass et de Voivod se cherchait un nom, exprimant violence et noirceur et
pouvant résumer leur quête musicale… Mais les Gipsy Kings étaient déjà pris,
tout comme d’ailleurs Les Machucambos… En panne d’inspiration, désespérés, nos
jeunes musiciens échouèrent un beau soir dans un bar obscur, dont l’Histoire a
jusqu’à oublié le nom, où cuvait un vieux marin narrant à qui voulait
l’entendre (c’est-à-dire personne) ses antiques errances marines : ses
multiples tours du monde, ses conquêtes exotiques, ses murges dantesques et… son
naufrage. Il en était à évoquer ce dernier, réfugié sur une chaloupe avec ses
quatre camarades d’infortune, sans nourriture, avec uniquement une boite de soupe
pour ration… STOP !!! Vous avez bien lu : Supuration venait de naitre ! (Il parait même que dans le bar
se trouvait également un constructeur automobile qui tira grand profit de cette
sombre histoire de soupe pour cinq mais c’est une autre histoire…).
Dans sa grande pudeur, Ludovic Loez n’évoquera à aucun moment
cette improbable anecdote dans l’interview qui suit…
Bloodhound :
Salut Ludo ! Comment va depuis notre dernier entretien ? Peux-tu revenir
brièvement sur ces 2 années passées depuis la sortie de "CU3E" ?
Ludovic Loez : Nous avons fait
quelques dates notamment au Hellfest avec Supuration en 2014 et également au Hellfest avec S.U.P. en 2015, cela restera de très
bons souvenirs. Entre temps nous avons enregistré "Reveries…". Au début nous devions sortir cet enregistrement
sous forme de bootleg, et de fil en aiguille – l’enregistrement de ces vieux
morceaux datant de 1990 – est sorti de façon officielle chez Listenable Records.
Nous voulions un produit qui rappelle les années 90, donc nous avons fait appel
à Dan Swanö pour le mastering et Dan Seagrave pour l’artwork.
Bloodhound :
Après "The Cube", "Still in the Sphere", "9092", "Incubation" et "CU3E",
"Reveries…" est donc votre
6ème album sous le nom de Supuration…
Est-ce donc là la 6ème et ultime face du Cube, une façon « Death »
de poser une pierre tombale sur cette part plus brutale de votre discographie ?
Ludovic : Oui et non, j’aime
beaucoup le côté « 6ème face du cube », nous ne comptons pas poser une
pierre tombale sur Supuration. Quelques
dates sont encore en prévision, nous nous remettons sur S.U.P. en ce moment.
Bloodhound :
Une pochette aux couleurs chaudes (en marge de celles généralement très froides
de votre discographie) au doux relent des débuts d’Earache, une intro tout
droit sortie d’un film d’horreur de la fin des années 80, une production une
nouvelle fois signée Dan Swanö… Cet album est un véritable retour, ô combien
jouissif d’ailleurs, aux années 90, qui va ravir les vieux briscards mais
surprendre quelque peu les plus novices… Alors que nous attendions un nouveau S.U.P., pourquoi ce choix de machine
arrière, assez paradoxal pour un groupe comme vous qui a toujours été de
l’avant ?
Ludovic : Comme je l’ai dit,
au départ, cet album devait sortir sous forme de bootleg (nous avons sorti 18
bootlegs pour nos fans en édition ultra limitée…). À l’écoute des chansons réenregistrées
le label a décidé de le sortir sous forme d’album même si c’est une sorte de
compilation de nos tous premiers titres. Nous nous sommes fait plaisir avec la
collaboration de Dan Swanö et Dan Seagrave pour le résultat final. C’est un
retour en arrière qui nous a fait plaisir. Nous irons de l’avant avec le
prochain S.U.P.…
Bloodhound :
J’évoquais à l’instant l’intro (Hall of
Mirrors, extrait de la bande originale de "Hellbound"/"Hellraiser
2" par Christopher Young de 1989, pour ceux qui se poseraient la
question) renvoyant à la saga culte Hellraiser,
film où les Cénobites – des démons mêlant plaisir et souffrance – sont invoqués
à l’aide d’un… cube ! Il n’y a pas de hasard dans la vie, faut-il donc voir là
la source, le choc inconscient à l’origine d’une certaine trilogie musicale «
tournant autour » d’un autre cube ?
Ludovic : C’est l’intro que
nous avions choisi en 1990 sur notre première démo "Official Rehearsal 90" qui est sortie en CD dans sa version originale
sur le label espagnol Xtreem Music. A l’époque nous n’avions pas encore l’idée
de la trilogie de « The Cube », cette
idée nous est venue en 1992.
Bloodhound :
En dehors du Hellfest (où je n’ai malheureusement pas pu aller cette année) et
prochainement le Fall of Summer, il semble que peu de dates soient à ce jour programmées
pour la promo de l’album ?
Ludovic : Oui nous avons joués
également avec Fear Factory en
juillet au Splendid de Lille et le Fall of Summer pour Supuration s’est très bien passé. Pour le concert de juillet
c’était un concert de S.U.P., nous
devions jouer sur deux tableaux différents ; c’est intéressant pour nous
de pouvoir jouer sous le nom de S.U.P. ou
Supuration. Pour les prochaines dates
nous comptons tout de même faire un mix entre les deux.
Bloodhound :
"Reveries…" est donc un
album de reprises : 8 de vos propres débuts et 3 de groupes vous ayant marqués…
Je suis assez surpris de ne pas y retrouver celle de Leprosy (que vous avez interprétée en novembre 2000 au Splendid de
Lille lors du concert de soutien à Chuck Schuldiner (ouch ! ça nous rajeunit
pas) et qui y aurait eu pleinement sa place… Y a-t-il d’ailleurs d’autres
morceaux que tu « rêverais » de « SUPersonaliser » ?
Ludovic : Oui beaucoup trop,
mais cela prend du temps. En ce qui concerne la reprise de Death, nous tenions à l’époque à marquer le coup pour le support à
Chuck et j’avoue que cela ne nous a pas traversé l’esprit…
Bloodhound :
Puisqu’on en parle, vous faites une reprise de Shattered de Paradise Lost
("Gothic", 1991) et
justement eux aussi reviennent à leurs premières amours via l’album "The Plague Within", sorti il y a
quelques semaines… Tu y as jeté une oreille ?
Ludovic : Oui, j’ai beaucoup
apprécié ce retour de Paradise Lost,
c’est un très bon album où l’on retrouve l’essence même de ce groupe mythique.
Bloodhound :
Lors de notre dernier entretien, le livre "Traces Ecrites" était sur le point de sortir… Je l’ai depuis
dévoré et si par hasard Jérémie passe par ces pages, je tiens à lui dire que
c’est un vrai régal, aussi plaisant et instructif pour un vieux fan que pour un
novice… Il est d’ailleurs amusant qu’à la lecture de vos anecdotes au fil de
l’évocation de votre riche discographie, cela éveillait parallèlement des
souvenirs personnels, preuve si besoin était que vous m’avez toujours
accompagné au long de ces 20 dernières années… Tu concluais l’épilogue par une
forme de doute quant à la pertinence du projet… 2 ans après, quels retours en
avez-vous ? Finalement aucun regret je suppose ?
Ludovic : Non aucun regret,
c’est un bon livre qui ne ment pas, c’est un recueil d’anecdotes en tout genre,
les retours ont été bons. Je n’avais pas de doute sur le projet, c’est juste
que j’ai trouvé l’idée de Jérémie assez folle et nous nous sommes beaucoup
côtoyés pendant plus d’un an. Le fait que cette aventure se termine m’a fait tout
drôle, c’était une sorte de léger pincement au cœur que cela se termine et de
satisfaction en même temps… difficile à expliquer.
Bloodhound :
"CU3E" est également sorti
en vinyle, et j’ai cru comprendre qu’une réédition de "The Cube" était en préparation…
Peux-tu nous en dire plus ? S’agira-t-il d’une simple réédition ou peut-on
espérer également une box regroupant la trilogie (pour ceux qui auraient
résistés à la tentation jusqu’à aujourd’hui) ?
Ludovic : Tous les albums de Supuration vont sortir en vinyle dans
les mois qui viennent sur un label U.S., Dark Symphonies Records, y compris le
premier maxi CD "Sultry Obsession"
et la promo tape 91 qui sortira également en CD sur ce même label. Il va y
avoir de nombreuses rééditions courant 2016, ça va être cool…
Bloodhound :
Il y a 2 ans nous évoquions brièvement le successeur de "Hegemony" mais tu restais encore
secret sur le sujet… J’imagine qu’il n’y a toujours pas moyen d’en savoir plus
aujourd’hui ?
Ludovic : Non, nous y
travaillons actuellement mais nous devons terminer d’autres petits projets pour
le moment.
Bloodhound :
C’est l’heure de conclure… Merci d’avoir bien voulu nous consacrer ces quelques
instants, je te laisse une nouvelle fois le mot de la fin…
Ludovic : Merci beaucoup pour
ton support depuis toutes ces années et merci à tous nos fans en espérant que
toutes les rééditions feront plaisir. A très bientôt et encore merci !
Automne 2015,
Dirigée par Bloodhound.
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