(Par LeMasc)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
15 juin 2015 | LP | Basement Apes Industries Don't Trust The Hype Recordz Grains Of Sand Records |
Post Hardcore
ou la Savate à la French |
France |
Line-up de l'album :
Arnaud Palmowski : Chant. Florian Urbaniak : Batterie. Vincent Perdicaro : Basse. Fabien Zwerneman : Guitare. Martin Catoire : Guitare. Alex Renaux : Guitare. |
Membres additionnels :
Alex Diaz : Chant (sur The Beast Inside). Vincent Peignart-Mancini : Chant (sur Sergio Leone Built My Hotrod). Manon Hlldr : Chant (sur Night Chaser). |
Trois
ans se sont écoulés depuis la précédente fournée, c’est comme si le monde avait
changé.
Depuis
2008, on peut dire que j’ai découvert LE groupe français me faisant ressentir
le plus d’émotions au fil de leurs sorties d’albums. De plus, le groupe a su
prendre l’auditeur à contre-pied à chaque album tout en gardant une ligne
conductrice évidente laissant une marque de fabrique.
Aujourd’hui
"Knives Out, Everybody!"
n’échappe pas à la règle : une fois le gros V8 démarré plus rien n’est
laissé au hasard et on subit uppercut sur uppercut, et pour les coller un peu
plus fort. Alex Diaz de The Prestige est venu prêter main forte,
ou plutôt flow fort, au groupe sur The
Beast Inside… L’énergie dégagée par les six lascars est telle qu’on se
demande comment il est possible de rester une personne normale après une telle
expérience…
Si "Raiders of The Evil Eye" avait
laissé une part belle aux mélodies plutôt posées (voie largement plus exploitée
sur "Roads"), là pas de
place pour la tendresse si-je puis m’exprimer ainsi… comme l’impression d’être
sur un manège, et que les gens autour tendent les bras afin de venir vous
donner ce que l’on pourrait appeler une calotte permanente ; un peu comme
quand on était gamin avec nos vélos et le carton tenu avec une pince à linge
dans les rayons… Sauf que là, ben c’est nous le carton…
Et pour autant, rien n’est laissé au hasard. Les
petits détails sonores sont là. Et j’avoue en avoir fait beaucoup dans le
paragraphe précédent, car tout n’est pas au taquet en permanence… Des moments
plus « lents » – si-je puis me permettre – sont présents mais tout
aussi malsains…The Nameless Six…ou The Conqueror Worm avec une espèce de
passage mettant l’auditeur dans un état d’attente avec les chœurs renforçant
l’ambiance. L’auditeur est pris à contre-pied car vu comme on était parti, on
ne s’attendait pas à une telle performance. Je m’y perds, je m’y oublie et ne
vois pas comment ne pas rester imprégné en permanence de cette sensation…
Mais
le manège reprend sa place, Hellbound On
VHS, et le nouveau batteur montre bien qu’on n’est pas là pour enfiler des
perles, j’ai un bus à prendre alors… Go !!
J’allais vous parler du côté Tarantino de
l’album, déjà par sa pochette, totalement dans une ambiance cinéphile. Et lorsqu’on
découvre que le titre suivant a un lien avec le cinéma avec de gros jeux de
mots laissant planer le but recherché – Sergio
Leone Built My Hotrod – (aussi puissant qu’un Hot Rod), emmené par un
« Arn » Palmowski en guise de ministre et soutenu dans sa campagne
par Vincent Peignart-Mancini de The
Butcher’s Rodeo dans un pur style série B digne de ce nom. Je suffoque et cherche
à reprendre mon souffle…
En
fait, il n’y a pas que les compositions qui ont progressées, mais la production
a pris un sacré coup de pompe au derche aussi. Autant quand on voit un film
français, la plupart du temps à la façon de filmer on sait d’où ça vient :
là c’est l’inverse, rien à envier à l’outre-Atlantique, on est dans le très,
très haut niveau… Je m’en gave et en redemande, la salive à la commissure des
lèvres, le regard se révulse. On approche du sublime. Je sais c’est souvent le
cas avec General Lee et surtout quand c’est moi qui en parle…
Satanico Pandemonium ne
fait que renforcer une atmosphère poisseuse, déjà fortement corrompue pour ma
part, laissant se répandre la sauce visqueuse de la hargne contenue dans un
bocal cassé tout en mid-tempo, et le thème qui s’installe vers la moitié du
morceau ne peut laisser personne indifférent.
Début
2015, un morceau était apparu en avant-première, sorte de préambule à l’album. Black Samurai avait effectivement bien
tenu son rôle mais rendant insoutenable l’attente de six mois avant la
prochaine dose.
La
violence est latente, sous-jacente, pas vraiment directe, comme une mise sous
pression, un lion enragé en cage. Les titres Letter Of Aaron Kosminski From Hell ou Night Chaser en sont le meilleur exemple, renforcé sur cette
dernière dans l’opposition du chant d’Arnaud et celui de Manon Hlldr (chanteuse
de The Shiny Deers). Le
résultat est divin et définitif car il clôture cet album…
Alors,
plus j’écoute cet album, (je dois frôler les deux-cents fois), plus je me rends
compte du côté addictif de ce groupe mais aussi du côté tabou… Tant que je ne
parle pas de General Lee, ça
va ; tant que je n’entends pas quelques secondes de General Lee, ça va ; sinon c’est mort, il faut que j’en
écoute, comme une drogue dont on ne peut se passer si rien ne la tente, un peu
comme si vous aviez arrêté de fumer et que dès qu’un pote se pointe avec un
clope, bim, on replonge… Et là, parfois je me fais des journées entières avec
toute la discographie, soit dans l’ordre, soit en mode shuffle…
Alors
voilà, contrairement à ce qu’on pourrait croire lors d’une première écoute, "Knives Out, Everybody!" n’est pas
foncièrement différent des précédents, il fait complètement suite à l’évolution
en mettant la barre toujours plus haut.
Certes,
il est beaucoup plus rentre-dedans mais d’apparence seulement. Si on pénètre le
monde de General Lee, on s’aperçoit
que leur marque de fabrique est toujours présente et que les premières
empreintes laissées par "Hannibal Ad
Portas" ou "The Sinister
Menace" sont toujours plus ou moins là.
Ce disque est une merveille, mélangeant tout ce que l’on attend de ce
style de musique et vous bottant le derrière exactement comme il se doit. Moi,
je valide, je valide, je valide....... cet album est un chef-d’œuvre…
P.T. (Post
Tristum) :
Oui, triste,
car le lendemain de la clôture de mon article ci-dessus, j’apprenais que General
Lee avait décidé d’en finir après quinze ans de concerts à travers la
France et l’Europe, partageant les affiches avec des groupes tels que Cult
Of Luna, Suicidal Tendencies, Amenra, Coilguns, The
Ocean, This Will Destroy You, etc… laissant derrière eux deux splits
(avec As We Bleed et Euglena), quatre albums aussi énormes les uns
que les autres et des tas de fans tristes…
C’est ainsi…
Arnaud m’en a parlé, ils n’ont pas le choix, les
choses font que ça devient trop compliqué. Donc afin de faire une dernière
« bagarre » tous ensemble, la grande messe de fin aura lieu à l’Aéronef
de Lille, le 30 avril 2016… donc un concert à ne pas manquer afin de rendre
hommage une dernière fois et comme il se doit à General Lee !!!
Février 2016,
Rédigée par LeMasc.
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