Killers / Nauar / Red Dead / Knox - Live Isturitz 2013

Killers / Nauar / Red Dead / Knox Reportage d’une touriste en Pays Basque (par Gwenn)

Moment : 09/02/13.
Lieu : Salle des fêtes d’Isturitz (Pays-Basque, 64).

9 Février 2013, et munis d’un certain ennui de la monotonie quotidienne, nous décidons avec un ami très fan depuis longtemps de Killers, d’aller les voir dans leur pays natal à savoir le Pays Basque. Tout est prévu, l’hôtel est réservé car passé la trentaine,  une nuit blanche dans la voiture en plein hiver était hors de question. Je me suis dit, pourquoi pas soutenir la démarche et c’est sans prévenir que je prends mon appareil photo « au cas où » afin de ramener quelques lignes sur un week-end aéré.

La route se passe sans encombre et me donne l’envie de retourner dans la région de Dax bientôt, quand le soleil sera là. Dax a l’air déjà d’être une ville bien sympathique, et la frontière du Pays Basque ne se fait pas attendre avec la traversée de Bidache et de ses environs. Les collines sont d’un vert à couper le souffle, ponctuées de maisons énormes traditionnellement encadrées de rouge et de vert profond. Parfois, des troupeaux de moutons à tête noire paissent tranquillement à leur pied. Nous nous arrêtons également à Bardos, où le « merch » de Killers est vendu entre les fromages de brebis et les lingettes. J’ai donc craqué pour l’album et le girlie qui va avec, et je m’attèle à une chronique bien sympathique dès la fin de la rédaction de ce report. « Le Metal français est devenu zombie alors qu’il était déjà cadavre », je cite un ami dont les paroles ne peuvent être que mesurées. Serait-ce idéaliste de vouloir le faire vivre un peu… sans parler de résurrection. Je n’ai pas de réponse. Je sais simplement que par certains réseaux sociaux, forums, plates-formes d’échanges, concerts, initiatives, l’énergie est quand même bien là. Le PMFF (Paris Metal France Festifal) a agi en ce sens réunissant de chouettes pointures de la période faste du Metal français sur trois jours en plein centre de Paris. Place aussi aux groupes qui comme Killers jouent dans des salles  polyvalentes bien loin de Paris, et voilà encore faut-il s’y déplacer.

En même temps parler de Metal en général revient au même constat. Beaucoup de gens ne jurent que par le Hellfest et ont sans doute l’impression de voir réellement 140 groupes en trois jours… sans commentaire. C’est quand même les « petites » salles qui font vivre le Metal. Enfin ce soir, 150 personnes à Isturitz, « plus que d’habitude » dira l’organisateur Riff Asso.

Tout ça pour dire que je viens en touriste. Soirée détente et Melle Gwenn ne peut s’empêcher de faire un retour, Black Metal ou non.

La soirée est très abordable. Un euro la consommation, cinq pour l’entrée. Franchement pour aller voir Killers et trois autres groupes, c’est donné. La soirée commence avec deux groupes, Red Dead et Knox, beaucoup plus axés sur du Death et du Thrash. De belles choses et surtout une découverte, des groupes avec des compositions sérieusement bien ficelées. Je constate que le public est là, découvre, regarde. Quand une tête d’affiche comme Killers joue, les premières parties sont souvent délaissées, ici ça n’est pas le cas.

Nauar, un groupe de Black Metal de Pau, aurait même dû passer avant Killers mais un changement de dernière minute nous annonce que Killers passe en troisième. Dommage car l’attention est retombée pendant Nauar, complètement à l’antithèse de la musique de Killers. On ne met pas du Black après du Metal des années 80, mais je ne connais pas la raison de ce changement de programme. Nauar, j’ai trouvé du coup leur musique assez plate et manquant de contrastes, ce qui reste à infirmer en jetant une oreille sur leurs compositions studios c’est chose promise. Ils sont dans le coin et rejoueront le 16 Mars au Black Room à Bordeaux, raison de plus pour m’en faire une idée un peu plus objective, et je l’espère positive.

Killers !! Killers. Les fans sont pris, complètement dedans. Prenez un fan de Killers et mettez-le en face d’un set comme celui qu’a produit le groupe ce soir, cela donne une gestuelle qui ressemble parfois à de l’adoration. Plusieurs fans les mains tendues devant le groupe comme s’il faisait une offrande. Un set généreux comme Killers en produit depuis des lustres, les gars sont en excellente forme et auront l’art de faire passer 30 ans d’émotions en une seule soirée. L’histoire de Killers, ponctuée de rebondissements et de changements de line-up, est encadrée par un esprit qu’on ne retrouve plus si souvent : rester soi-même à savoir la devise de Bruno Dolheguy. D’ailleurs c’est la première chose qu’un fan dira : « Ha Bruno, un sacré caractère, il donne tout mais faut pas le chercher ». J’ai envie de dire que si on avait plus de gens comme ça la terre tournerait sans doute plus rond.

Dans des lights très mal fichues (seul « titi », (Patrick Oliver) est éclairé) et un son qui a failli me coûter mes tympans (ne faites pas comme moi, protégez-vous), une set-list vraiment chouette. Un moment phare est cette émotion gigantesque suscitée par le titre Au nom des morts, parfaitement interprété par le groupe dont les traits de visage se durcissent aussitôt sans que cela n’apparaisse comme du théâtre.

Mon morceau favori ne sera pas joué mais il est trop vieux, maintenant (A la Santé de Bon). J’avais vu Killers à Colmar il y a fort longtemps, sans compter mes bons vieux amis qui m’ont fait justement découvrir A la Santé de Bon. C’était comme pour beaucoup, ces premiers émois qui m’ont fait venir à cette date.

Killers, je ne suis pas la seule à vous dire : Merci… et à Bientôt.

Set-list Killers :

1) Le côté sombre

2) Vivons cachés

3) Illusion

4) Délire de mort

5) Au nom des morts

6) Tricheurs

7) Azken Agurraren Negarra

8) Deux bastos dans le cigare

9) Ametsetan

10) Le magicien d'Oz

11) Le fils de la haine

12) Rosalind

13) L'assassin

14) Arrantzale

15) L'aigle noir

Hôtel et retour sans souci, sous la pluie bretonne du Sud-Ouest.

13 Février 2013,

Rédigé par Gwenn.