Supuration / Dylath-Leen / Outcast
Retour vers le Futur…
(par Bloodhound)
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Moment : 24/02/13.
Lieu : Le Splendid (Lille).
Lieu : Le Splendid (Lille).
En ce beau dimanche 24 Février, alors que
certains sont en train de s’astiquer frénétiquement le Cernunnos, d’autres ont quant
à eux le courage d’affronter le blizzard Nordique direction Lille, Le Splendid très
exactement. Pourquoi donc me direz vous affronter l’intempérie hivernale
annoncée (et d’ailleurs pas vue) alors qu’il fait si bon rester chez soi au
coin du feu à cuver et comater devant Dr
House ou Les Experts ? Et bien parce que cette soirée s’annonce tout
simplement exceptionnelle, et ce pour 3 raisons : la première, Supuration
jouent ! La seconde, ils annoncent
jouer le mythique "The Cube" en intégralité (oui oui, vous avez bien
lu) !! Et la troisième, pour couronner le tout, ils ne le referont plus durant les dates qui vont
suivre !!! Autant dire que ça s’excitait déjà sévère durant le trajet…
Effet climatique, télévisuel ou autre, peu de
monde se presse dans la salle lorsque nous arrivons… Il est bientôt 18h et nous
avons juste le temps de faire un saut au merch’ où le nouvel album "CU3E", qui ne doit sortir que le
lendemain, est déjà disponible pour la (très) modique somme de… 10 Euros !
Le Splendid étant une ancienne salle de cinéma (porno murmurent certains présumés
connaisseurs dans le public), il a conservé quelques fauteuils strapontins dont
nous profitons pour nous installer confortablement alors que les musiciens d’Outcast montent déjà sur
scène…Originaire de Paris, le groupe nous assène trois quarts d’heure durant d’un
Thrash/Death mécanique, implacable et froid (ce qui bien sûr n’est guère
pratique pour chauffer une salle) et la réaction du public, qui de toute
évidence n’est pas là pour eux, n’en sera que tout aussi froide : peu
d’acclamations se font entendre, le chanteur finira d’ailleurs par les rassurer
avec un « On termine par un morceau
de notre dernier album... » des plus appréciés. Outcast (traduisez Parias) aura donc rarement aussi bien
porté son nom que ce soir, archétype d’un certain Métal contemporain qui n’aura
ici pas trouvé son public, un peu comme un
char d’assaut isolé dont le canon ferait plus de bruit que de victimes et finissant
par s’enliser au cœur de marais hostiles…
Set-list Outcast (18h – 18h45) :
1) Isolation
2) Fragmented
memories
3) Autonomy in
Progress
4) Collapsed
Into Oblivion
5) Awaken the
Reason
Je n’avais pas eu l’occasion de revoir les
Nordistes de Dylath-Leen depuis un
bon bout de temps et force est de constater que le groupe a bien mûri :
leur Death Metal Atmosphérique a gagné tant en puissance de frappe qu’en ambiances envoûtantes… Le chant de Kathy, qui
abandonne de temps en temps la guitare pour se métamorphoser en furie
déchaînée, est toujours à la fois aussi virile (la 1ère fois que je
l’ai rencontrée, je l’avais gratifiée d’un taquin « Mademoiselle… je peux vous appeler Monsieur ? »)
que délicieusement féminin, ce même chant féminin qui malheureusement sera ce
soir odieusement mixé en retrait, nous frustrant d’une facette incontournable
de l’identité du groupe… Comme toujours, les growls d’Igor (guitare) complètent
autant les hurlements de la chanteuse qu’ils équilibrent son chant clair, comme
d’ailleurs les ambiances synthétiques font un parfait contrepoids aux puissants
jeux de guitares. L’ambiance se réchauffe progressivement, à mesure que la
salle se remplit pour soutenir cet autre groupe « bien de chez nous ».
Leur puissante prestation m’aura toutefois remis en mémoire une vieille énigme
qui me taraude depuis tant d’années : pourquoi diable les groupes dits
« extrêmes » éprouvent-ils ce besoin insurmontable de parler entre les morceaux avec un timbre
« Death » ou « Black » ??? Mais assez tergiversé :
place maintenant à ceux pour qui nous sommes tous présents ce soir :
Supuration…
Set-list Dylath-Leen (19h – 19h45) :
1) Never Rising
Sun
2) Buy Me a
Smile
3) Where the
Vision Led
4) Forever...
5) ...Still
6) I'm the
Crusher
7) The Elder
Sign
8) Frozen
Reflect in a Broken Mirror
« Hier
encore, j’avais 20 ans… » chantait (et chante encore d’ailleurs) le
« grand » Charles Aznavour… Quand j’avais 20 ans (et je vous le
confirme : c’était hier…), j’écoutais du Death Metal… et notamment Supuration, l’un des rares groupes
Français du genre… l’un des plus
novateurs aussi : alliant un Death Metal tellurique à des accords
Voïvodiens d’une froideur clinique, le tout saupoudré d’une pincée d’ambiance
Cold Wave, ils furent parmi les 1ers à sortir leur démo en support CD, les 1ers
à sortir leur album en format digipack… Bref, des pionniers
avant-gardistes ! Leur 1er album "The Cube" a marqué sa génération, cette même génération qui
semble s’être donnée rendez vous ce soir : peu d’ados boutonneux, beaucoup
de quadras… Des (anciens) chevelus ayant vécu les débuts du groupe et
accompagné son ascension, des vétérans qui savent POURQUOI Supuration c’est
CULTE et qui vous EMMERDENT si jamais vous aviez l’insolence de penser le
contraire… Mais voilà que les 1ers arpèges du Prelude de "The Cube"
se font entendre, accordés très bas, ajoutant une dose supplémentaire en termes
d’ambiance malsaine à un morceau initialement déjà glauque et froid. Déjà
arrive "The Elevation" et
c’est parti pour l’intégrale d’un des albums les plus mythiques du Métal
Français… Les growls de Ludo (Loez,
guitare/chant) sont absolument terrifiants de profondeur, les
guitares/basse/batterie forment un véritable mur que nous prenons en pleine
face : l’album a peut-être 20 ans cette année, mais nos gaillards sont en
pleine forme !! Du côté du public, la fosse s’est (enfin) remplie et
ça headbangue sec : certains vont avoir des « pleines injections »
(comprend qui peut) de béton liquide dans la nuque demain matin… Les classiques
s’enchaînent : 1308.JP.08
(« I tryyyy… to search through my
miiind… »), The Cube
(« I’ve crossed the threshold… »)…
pour
aboutir à 4TX.31B et enfin The Dim Light… morceau qui semble se
prolonger comme par magie vers des contrées encore inconnues, et pour
cause : les 1ers accords de Synergy
Awakes, le 1er extrait de "CU3E" joué ce soir, sont tout simplement les mêmes que ceux
qui terminent Dim Light !!
L’histoire - rappelons aux petits cancres là-bas près du radiateur que "The Cube" est un concept-album
décrivant les errances d’une âme après le suicide d’un adolescent (qui
finalement, nous l’apprendrons 10 ans plus tard avec la préquelle "Incubation", est une adolescente
victime d’un viol et enceinte…) - démarre donc très exactement là où la
précédente s’arrêtait et l’écoute de l’album révélera moult autres surprises
(j’y reviendrais dans un autre propos) du même acabit, où le groupe semble
s’amuser à jouer avec les connaissances de ses fans… Que du Supuration ce soir
donc, aucun classique de l’alter ego SUP, mais que du bonheur : outre un 2nd
nouveau titre (The Flight) et 2
extraits d’"Incubation",
nous avons droit, ô joie, à 2 titres bien old-school de la lointaine époque des
démos : Reveries Of A Bloated
Cadaver et Sultry Obsession,
ainsi qu’à 2 extraits de "Still In
The Sphere", dont le fantastique Back
From The Garden, qui clôturera en beauté cette intense soirée. Comme pour
se faire humblement pardonner de nous avoir lâchement fait comprendre qu’on
n’avait plus 20 ans, le groupe nous a offert une cure de jouvence du feu de
dieu, ils sont comme ça, les Supuration… P… que c’était bon de vous revoir les
gars !!
Set-list Supuration (20h – 21h30) :
1) Prelude
2) The Elevation
3) Soul's
Speculum
4) 1308.JP.08
5) The Cube
6) Through The
Transparent Partitions
7) Spherical
Inner-Sides
8) The
Accomplishment
9) 4TX.31B
10) The
Dim Light
11) Synergy
Awakes
12) The Flight
13) Reveries Of A Bloated Cadaver
13) Incubation
14) The Old Mirror
15) Sultry Obsession
16) The Crack
17) Back From The Garden
12) The Flight
13) Reveries Of A Bloated Cadaver
13) Incubation
14) The Old Mirror
15) Sultry Obsession
16) The Crack
17) Back From The Garden
03 mars 2013,
Rédigé par Bloodhound.
Mon cœur s'envole comme un faucon de voir mon travail graphique utilisé pour clore l'article. :)
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