Cernunnos Pagan Festival 6
Contrastes païens…
(par Vlad Tepes & Metallic)
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Moment : 24/02/13.
Lieu : La Machine du Moulin Rouge (Paris 18ème).
Lieu : La Machine du Moulin Rouge (Paris 18ème).
Il aura
fallu deux années pour que le Cernunnos
Pagan Festival nous revienne, ce qui pouvait laisser planer une certaine
inquiétude chez les amateurs de joyeusetés païennes. Et bien les voilà rassurés,
le festival présentant en cet an 2013 une affiche éclectique voir surprenante.
Engouffrons-nous
à présent dans la Machine…
Arrivant en retard à l’événement païen, je ne pus assister à la prestation de Drakwald, et je m’abstiendrais donc d’en dire quelques mots. Mais je laisse les clichés de mon cher compère vous parler d’elles-mêmes !
Groupes :
Drakwald | Nydvind | Barbarian Pipe Band |
Waylander | Nightcreepers | Belenos |
Hypocras | Menhir | Folge Dem Wind |
Corvus Corax |
Arrivant en retard à l’événement païen, je ne pus assister à la prestation de Drakwald, et je m’abstiendrais donc d’en dire quelques mots. Mais je laisse les clichés de mon cher compère vous parler d’elles-mêmes !
Un
fâcheux contre-temps me fit donc arriver en plein milieu du set de Nydvind, qui était l’un des deux
concerts pour lesquels je m’étais déplacé ! Ainsi, c’est sans attendre que
je plongea dans le set en plein milieux de Blood
and steel, et quel plaisir de se sentir les pieds dans la neige grâce à de
simples notes…
Après
ce titre familier, Nydvind décide de
nous transporter vers l’inconnu avec un tout nouveau titre issu du troisième
opus à paraitre intitulé "Seas of
Oblivion" : Sailing toward
the unknown, dont vous pouvez vous délecter juste ici :
Commençant
par un mid-tempo profondément épique, des paysages commencent à se dessiner
devant nous, sur fond de ce je nommerai du black métal contemplatif.
Vocalement, l’ensemble fait alterner les traditionnelles parties en chant
clair, couplées au chant black (voir certains passages plus gutturaux). Malgré
un petit souci technique, une transition acoustique fit une tardive entrée,
avant que le morceau ne reparte dans un black métal tragique puis furieux.
Cette
longue pièce, bien que foncièrement nouvelle dans le travail de composition de Nydvind, pourrait malgré tout être
rapprochée du métal contemplatif de "Eternal
Winter Domain".
Après
cette furie, il convenait de ralentir quelque peu le tempo, et Nydvind nous offrit un interlude à
paraitre sur le 4ème opus du groupe :
Ce fut
donc l’occasion pour Nesh de tester son bouzouki, sorte de luth grec, dans une
composition plutôt lumineuse et assez inhabituelle pour du Nydvind je dois dire !
Issu de
cette lumière, le feu vint à présent envahir la Machine avec l’irrésistible Son of fire. La fièvre automatiquement
dégagée par le titre me renvoya deux ans en arrière lors de leur concert
parisien à l’Espace B, où la fosse fut électrisée par ce brûlot scénique.
Jouissif !
Malheureusement,
ce show de Nydvind en arriva à ses
derniers moments, et se clôtura par un Thunderhymn
indispensable :
En
adorateur absolu de "Eternal Winter
Domain", je ne pus qu’une fois de plus m’incliner devant cette longue
marche hivernale. Cet hymne au tonnerre n’a pas pris une seule ride depuis dix
ans ! Clôturant de belle manière leur set, les Nydvind repartirent en fiers conquérants…
Ce set
de Nydvind m’aura fait le plus grand
bien, ce souffle épique m’ayant nourri malgré une durée de jeu bien trop courte
à mon goût (là est le jeu de tout festival…). Retranscrivant avec fidélité les
titres des deux premiers opus, la fraicheur des nouveaux morceaux présage du
meilleur pour l’avenir proche de l’entité. Car l’inédit et le familier se
côtoient pour nous présenter une mise en bouche des 3ème et 4ème
opus, qui nous l’espérons verront le jour le plus rapidement possible ! De
plus, un concert "plein" serait le bienvenu, pour rassasier les
mélomanes « hivernaux » tel que moi, avides des vents glacés de nos
chers franciliens…
Set-list Nydvind :
1) Skywrath 2) Blood and steel 3) Sailing toward the unknown 4) Interlude 5) Son of fire 6) Thunderhymn |
Descendant
dans la Petite Machine, c’est à une fête barbare qu’il me sembla
assister ! En effet, les italiens de Barbarian Pipe Band demeurent une
attraction à part entière, comme le démontre Defecatio Imperatrix Mundi (issu du nouvel album actuellement en
cours d’enregistrement) :
Présentant
une musique folklorique non-métallisée (pourrions-nous dire), nos barbares ont
enflammé la fosse avec aisance au rythme de leurs sons bruts. Car ici, point de
mélodie au sens convenu du terme ne viendra pointer le bout de son nez.
Assez surprenante et plutôt plaisante au départ, je me suis malheureusement lassé au bout de quelques morceaux, un certain aspect redondant commençant à m’envahir. En effet, je ne suis pas vraiment amateur de musique strictement rythmique, et je n’ai donc pas trouvé mon compte dans cette prestation des Barbarian Pipe Band.
Assez surprenante et plutôt plaisante au départ, je me suis malheureusement lassé au bout de quelques morceaux, un certain aspect redondant commençant à m’envahir. En effet, je ne suis pas vraiment amateur de musique strictement rythmique, et je n’ai donc pas trouvé mon compte dans cette prestation des Barbarian Pipe Band.
Ainsi,
malgré une prestation expressive pour le style pratiqué, j’en fus relativement
en retrait. Toutefois, je ne peux que conseiller à tout barbare qui se respecte
d’assister à l’un des concerts des endiablés Barbarian Pipe Band, car la fête est bel et bien au
rendez-vous !!
N’étant
pas nécessairement grand amateur de folk métal, les irlandais de Waylander faisaient partie des groupes
que je souhaitais découvrir sur scène. En effet, cela fait bien longtemps
maintenant que leur nom erre au sein de la scène folk black métal.
Disons-le
dès le départ, le son de leur prestation fut le gros point noir, comme vous
pouvez l’entendre sur Walk with honour :
En
effet, les guitares se sont avérées excessivement en retrait, peut-être pour mieux
rendre audible la flûte. Mais le confort d’écoute ne fut pas au rendez-vous,
tout comme l’originalité se révélant aux abonnés absents. J’ai récemment lu que
Waylander ne se préoccupait pas
d’être original, ce qui m’a été confirmé par cette prestation parisienne.
Ces
deux points additionnés, je ne fus nullement conquis par leur prestation,
ressassant inlassablement les mêmes éléments inhérents au folk métal. Déception quand tu nous tiens…
Set-list Waylander :
1) Echoes of the Sidhe 2) Walk with honour 3) Quest for immortality 4) Kindred spirits 5) Lámh Dearg 6) Born to the fight 7) King of the fairies |
Après
Waylander, j’avais bien besoin d’être quelque peu reboosté. J’attendais ainsi
beaucoup du concert des Nightcreepers…
Pratiquant
un folk métal assez enlevé rythmiquement, je dois dire que les morceaux joués
ce soir-là possédaient un certain charme malgré une originalité peinant parfois
quelque peu :
Et à bien
moindre mesure par rapport à Waylander, je fus lassé par des éléments trop
typiques du genre. De plus, je ne suis pas nécessairement client de l’approche
moderne se mêlant au folk métal, ce qui a trait à ma propre subjectivité bien
entendu.
Manifestement,
le public semble avoir apprécié cette prestation des Nightcreepers, s’adressant directement aux amateurs d’un style
entre tradition et modernité. J’en appelle ainsi à votre propre subjectivité,
amateurs de rythmes effrénés !
Set-list Nightcreepers :
1) Tale of haste
2) Alpha
3) A guild is
formed
4) Elmore
tempest
5) Beloved dryad
(from the hollow woods)
6) The warcryer
7) Set sails
8) Battle
through the wind
Et
voilà que nous en arrivons à mon motif premier de déplacement à cette 6ème
édition du Cernunnos Pagan Festival, les celtiques Belenos. Les ayant vus à deux reprises (notamment lors de la 4ème
édition de ce même festival), je restai toujours curieux…
Dès les
premières notes, mon âme fut prise de surprise et de vive émotion alors que la Dernière rencontre vint percuter mon
triste cœur noir. Ayant pu échanger quelque peu l’année passée avec Mr Cellier
sur la quasi nulle probabilité d’entendre un extrait de "Triste Pensée" (fabuleuse et
atypique seconde démo de 1997, dont la haute qualité la range pour moi au
niveau d’un album en tant que tel… quelle hérésie de parler de "démo"
face à telle œuvre !), je m’étais donc fait une raison. Et bien cette Dernière rencontre vint raviver mes
espoirs les plus profonds en matérialisant ce superbe morceau :
Agrémenté
de quelques changements rythmiques, l’ensemble fut interprété avec fidélité et
aura vraiment permis de faire revivre cet antique titre, dans toute sa rudesse
et toute sa mélancolie. Je ne pouvais rêver de meilleur cadeau (excepté une
illusoire interprétation de Tristesse…),
et cette Dernière rencontre m’aura
impacté au plus profond.
Le
concert se poursuivit dans les prémisses du groupe, avec cette fois-ci "Allégorie d’une souffrance" (1999) au
travers de ce Déchirement. Efficace
et ambiancé, sa noirceur se propagea, même si nous aurions pu souhaiter des
vocaux plus enragés.
Provoquant
un sursaut considérable de l’audience, la Terre
de brume fit son apparition et imprima un sourire sur bon nombre de
visages. Car il est bien difficile de résister à son efficacité !
Le
morceau suivant attisa bien moins mon engouement, représentant le dernier opus
du groupe "Yenn Sonn Gardis"
(2010) en la qualité de Gorsedd.
N’étant pas grand amateur de ce morceau trop joyeux, ou plutôt devrais-je dire
« pas assez triste », je ne fus nullement transporté et resta
relativement impassible.
Répondant
à la demande implicite de l’audience, le très populaire "Spicilège" (2002) refit son
apparition avec l’hymne Par Belenos. Une
fois de plus, l’efficacité fut de mise et il fut bien bon de chanter à gorge
déployée !
Le
climat se durcira avec le morceau suivant, cette fameuse Fureur celtique. Issu de
l’inégal "Chants de bataille"
(2006), il faut bien avouer que Fureur
celtique possède en son sein tous les ingrédients caractéristiques de l’art
de Belenos, dans son acception la
plus noble et la plus entière :
En
effet, une profonde rage mélancolique se déploya au travers d’une
interprétation d’une grande justesse, où les vocaux furent particulièrement
brillants. A mon sens, ce fut l’un des meilleurs moments de ce concert
parisien.
Comment
faire l’impasse sur "Notre amour
éternel" (tous premiers travaux de 1996) ? Et bien cela est impossible,
et il fut temps pour Le déluge de
venir s’abattre sur nos âmes. Cela est toujours un grand plaisir que d’entendre
cette rageuse prière, bien que la frustration demeure présente en live. En
effet, le long final acoustique se trouve systématiquement omis, amputant selon
moi une grande part de l’essence-même du morceau, l’achevant de brutale et
indélicate manière. Malheureusement, Le
déluge s’achève donc toujours pour moi sur cette note inconfortable
d’amertume…
En
revenant à des "Errances oniriques"
(2001), Morfondu provoque toujours
force frénésie en moi grâce à sa rythmique impitoyable. Très rapide et possédé,
il s’agit d’un moment quasi indispensable pour tout concert qui se respecte de Belenos.
Mais ce
celtique concert touche déjà à sa fin, et L’enfer
froid vint de nouveau frapper à notre intime porte :
Son
aspect glacial marque toujours autant l’auditeur, avec une rage se rapprochant
quelque peu de Fureur celtique. L’ayant
pourtant entendu à plusieurs reprises, je ne me lasse pas de ce morceau épique
et mélancolique, imprimé dans des tons bleus glacés.
Il nous
faut bien avouer que Belenos gagne
en maturité scénique au fil des concerts, et cette prestation parisienne n’aura
pas fait dévier ce constat. Malgré un manque de prise de risque parfois
(notamment privilégier "Spicilège"
avec deux morceaux, au détriment d’autres œuvres du même coup), le rendu global
demeura respectueux des travaux studio de l’entité, et dégagea une qualité
évidente.
Mon mot
de la fin est un remerciement adressé à Mr Cellier, pour avoir offert à mon âme
une Dernière rencontre immortelle…
Merci infiniment.
Set-list Belenos :
1) Dernière rencontre 2) Le déchirement 3) Terre de brume 4) Gorsedd 5) Par Belenos 6) Fureur celtique 7) Le déluge 8) Morfondu 9) L’enfer froid |
Retournant
dans la Petite Machine, ce sont de jeunes loups qui se produisaient sur scène,
les suisses d’Hypocras. Ils ont
exprimé un folk métal que je qualifierais d’assez impulsif, car immédiat et partant
parfois dans plusieurs directions. Vous pouvez vous faire votre propre opinion
avec le titre Blood feast issu de
leur 1er opus à venir :
Pour
être franc, cette prestation n’aura pas réussi à me convaincre, demandant selon
moi à se développer et s’affirmer bien plus. En effet, la musique d’Hypocras me semble nécessiter plus de
contenance même si elle aura séduit une très large partie de l’audience.
Toutefois,
je retiens de ce concert le large sourire du vocaliste Alex qui faisait plaisir
à voir, montrant grandement sa satisfaction (sa fierté !) à jouer ce
soir-là.
Je ne
connaissais pas du tout le groupe à venir, mais j’avoue qu’un tel nom de groupe
aurait plutôt tendance à me placer sur la défensive. En effet, cela présage du
métal païen pur jus : Menhir.
Dès
leur entrée sur scène et dès les premières notes, cela fut hautement confirmé
avec un métal puissant, exécuté avec conviction. Bénéficiant d’un des meilleurs
sons du festival, Menhir a offert un
set solide et assez varié, malgré quelques redondances ci-et-là. Toutefois,
nous aurons pu assister à quelques brulots tels que ce Wotans Runenlied :
S’adressant
quasi exclusivement aux barbares, le profane pouvait malgré tout glaner des
éléments mélodiques intéressants, même si cela n’aura pas emporté ma pleine
conviction.
Toutefois,
je dois bien avouer que ce concert de Menhir
fut d’excellente facture, faisant la démonstration d’une expérience certaine.
Set-list Menhir :
1) Einherjer
2) Das alte Lied
des Windes
3) Wotans Runenlied
4) Menhir
5) Das verborgene
Reich
6) Des Kriegers
Gesicht (Ulfhednar)
7) Das
Hildebrandslied, Teil I
De
retour dans les bas-fonds de la Machine, je restai profondément curieux d’assister
à la prestation des franciliens de Folge
Dem Wind. Un sombre prélude initia ce moment, où le vocaliste s’amusa à
plonger durant de longues minutes la tête d’un esclave dans une antique bassine
pleine de boue. A vrai dire, je suis profondément client de ce type de mise en
scène, et restai donc curieux devant la suite des opérations…
Dès le
départ, le son de Folge Dem Wind fut
assez indigeste je dois bien le dire. Pratiquant un black métal païen assez
original, il fut bien difficile de s’immerger pleinement dans le moment à cause
de ce seul facteur. Pourtant, tous les ingrédients sont là pour offrir un
excellent concert : un groupe convaincu de son art, des compositions
racées et contrastées… Jugez-en plutôt par vous-même avec ce sombre Hail the Pagan Age :
Mais la
médiocrité du son sortie malheureusement victorieuse, à mon grand regret... Ainsi,
je fus profondément frustré de ce concert de Folge Dem Wind, et espère les revoir très bientôt dans de
meilleures conditions…
Set-list Folge Dem Wind :
1) Of primordial whirlwind 2) Thus echoes the earth 3) Hail the pagan age 4) Inhale the sacred poison 5) Of blood and ether 6) Awakening in unity 7) Of bloody hands and mocking stars |
L’audience
se diversifia pour la tête d’affiche, les célèbres Corvus Corax. En effet, parmi les métalleux se sont immiscés
quelques non-initiés aux joies des guitares saturées. Par ailleurs, le groupe
allemand attisait ma curiosité je dois bien le dire…
Ayant
amené un attirail scénique assez conséquent, le tout s’annonçait très
scénarisé. Mais je fus très déçu. En effet, la théâtralisation ne fut pas assez
mise à l’honneur selon mes attentes. De plus, malgré une musique solide, je
regrette que le climat de ce concert fut aussi festif et répétitif. En effet,
le tout me sembla tourner en rond avec des rythmiques un peu faciles mais
surtout manquant de diversité, à l’image de cette dernière :
A
contrario, j’ai largement préféré les titres plus ambiancés et plus lents de Corvus Corax, montrant le groupe sous
un jour plus profond.
La
fosse fut conquise de bout en bout, et je me sentis bien seul au milieu de
cette ambiance chauffée à blanc. En effet, je n’aime pas les musiques païennes
enjouées et il m’est nécessaire des émotions plus sombres et mélancoliques.
Autant dire que ce show de Corvus Corax
ne pouvait répondre à aucune de ces exigences. Autrement dit, ce fut bien dommage
pour moi…
Cette sixième
édition du Cernunnos Pagan Festival
aura selon moi tenu toutes ses promesses et aura su ravir les amateurs du
genre. En effet, il y avait assez de diversité pour pouvoir les nourrir avec
avidité, offrant par ailleurs une sacrée dose d’éclectisme.
Que les cornes de brume
résonnent très bientôt pour une septième édition ! Par Cernunnos !!
Février/Mars/Avril 2013,
Rédigé par Vlad Tepes.
Rédigé par Vlad Tepes.
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