(Par Gwenn)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
22 mars 2013 | LP | Cemetery Records | Electro Metal Thrash | France |
Line-up de l'album :
Remzi : Vocaux, tous instruments. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Remzi Kelleci est quelqu’un de barré, certes, mais dans le bon sens du
terme. C’est aussi et surtout un artiste qui travaille depuis 17 ans sur le
projet Obszön Geschöpf (première démo
"Day of Suffering",
composée en 2000). Et quand je dis « travail », c’est tous les jours.
Fort de l’expérience d’avoir su faire face à l’industrie du disque et à un
auditorat quelque peu anesthésié par un trop-plein de nouvelles productions,
Remzi ne lâche pas son projet d’un iota. Déversant sa folie douce avec l’outil
de son professionnalisme, c’est d’une serpe acérée qu’il tranche sèchement les
obstacles érigés devant lui, têtes comprises.
Peu aurait tenu le coup. Dans un milieu teinté d’atmosphères industrielles trop souvent confondues avec une pâle copie de sonorités « Dance Floor », les soutiens ne se battent pas. Parfois même ce sont les labels qui lâchent l’affaire avant l’artiste lui-même, retrouvé dépité, écœuré, vomissant ses tripes et sa créativité dans une bile aux odeurs de Duvel.
Nul
besoin à ce stade de conclure, je suis conquise.
Peu aurait tenu le coup. Dans un milieu teinté d’atmosphères industrielles trop souvent confondues avec une pâle copie de sonorités « Dance Floor », les soutiens ne se battent pas. Parfois même ce sont les labels qui lâchent l’affaire avant l’artiste lui-même, retrouvé dépité, écœuré, vomissant ses tripes et sa créativité dans une bile aux odeurs de Duvel.
Pourquoi
cette chronique prenant des airs de « Rencontre du Troisième Type »
dans cette masse de Black Metal radical noir et blanc ? Pourquoi souhaiter
ardemment, personnellement, qu’Obszön
Geschöpf puisse enfin réaliser sa
tournée, pourquoi en vouloir plus encore ?
J’aime
ce qu’il fait.
Obszön Geschöpf
est au-dessus d’une explosion décalée, c’est un projet musical mais aussi de
performance physique. Chaque concert semble être une transe à en lire les
retours existant sur la toile. J’ai pu me rendre compte de la qualité extrême
de ce projet par la rédaction de la chronique de l’excellent "Symphony of Decay" (2010), et
surtout en me nourrissant de tous les liens que Remzi nous fait partager sur
les réseaux sociaux, relatifs à toute la culture musicale industrielle des
années 90. Et il va parfois plus loin encore dans ses références. Les chiens ne
font pas des chats, la sortie de "Highway of Horrors" me semble logique et dans une continuité
chronologique cohérente.
Remarquez
seulement l’artwork : magnifique scène qui mélange cinéma d’horreur,
humour, décalages, un peu de Spielberg d’époque ("Duel") et un savant dosage de couleurs flashy qui feront
sourire. Une réussite et en rapport complet avec le titre et le contenu de
l’album.
Human Beast
fait partie du top 4 de cet album. J’ai coutume depuis que je le connais de
commencer par celui-ci et de me promener dans mes pistes favorites, autant dans
l’ordre que dans le désordre. Il est assez rare que je vive un certain temps
avec un disque et que je m’en serve pour me sortir de mon lit. C’est déjà le cas
avec "Symphony of Decay".
Encore pire, je me permets d’accepter la chronique alors que je n’ai aucune
objectivité, rapport à mon manque de connaissances. Peu importe, si Remzi
travaille avec et dans les tripes, il en est de même pour cette chronique.
On
retrouve donc d’emblée cette rythmique particulière qui fait crier « ça,
c’est du Obszön Geschöpf ». Un premier titre qui allie guitares saturées
prises au Metal, une folie vocale unique et des battements de cœur industriels.
Two Headlights Apear On The Road To The
Carnival vient d’ailleurs confirmer ces dires mais presque avec une attaque
plus metallisée et une deuxième partie juste géniale qui change complètement
d’atmosphère, l’auditeur est pris dedans. Le titre éponyme ensuite est tout à
fait ce que j’écoute avec mon café à cette heure précise. Il démarre tout en
montée, et tout un jeu de voix, d’ambiances et de paroles, de cris, de rires,
apportent saveur et décoration à ce plat de chef. Je l’adore sans modération.
Suivi immédiatement par une autre claque, How
I Eat Your Mother qui me fait un effet similaire : du plaisir. Toujours
avec les mêmes ingrédients mais l’effet monte encore plus haut.
“Slasher's
Night” contient des riffs balancés comme une violence contenue qui éclate
ensuite par l’arrivée de la rythmique. Bloody
Black Skin utilise les mêmes gammes
mais de manière encore plus éraillée tandis que Sleazy Man me rappelle certaines sonorités de vieux albums de Korn. Insane Impulse se fait beaucoup plus lourd, massif et poisseux, le
chant s’emplit de testostérone et le son de la basse prend à la gorge. Remzi
pourrait déjà s’arrêter ici, mais nous fait encore partager son univers par un Easy Ride Corpse Electro Metal parfait
dans laquelle la guitare est reine. Dead And Buried aussi, que j’admire par
ce bourdonnement incessant et raisonnant, très lourd et procurant un effet
obsédant. L’album s’achèvera par l’apothéose créée par Curse With A Teenager Slut dont les sons Metal sont encore plus
présents et enfin, cette reprise de Painkiller
très réussie qui marque la définition d’une reprise, à savoir une
réinterprétation sans copie qui donne quelque chose d’unique et le point final
d’un voyage juste génial.
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